Pitblad de Mars 2014

Edito

La boulangerie était fermée…

50 ans déjà! Autrefois on n’en voyait guère dans les rues de nos villes.
Mais le 17 février 1964 d’abord, à la faveur d’une «Convention de recrutement de main-d’œuvre» signée entre la Belgique et le Maroc et quelques mois plus tard, le 16 juillet de la même année, une seconde avec la Turquie,, arrivèrent chez nous des personnes différentes par la culture et la religion.
Notre pays connaissait le plein emploi et différents secteurs de son économie avaient un besoin urgent de main-d’œuvre. Ces travailleurs s’installèrent dans des habitats souvent vétustes et, bénéficiant du regroupement familial, y firent venir femme et enfants restés au pays. Cette population se fondait dans la masse tant elle avait le souci, en n’épargnant pas sa peine, d’assurer un avenir décent à ses enfants.
Les grands chantiers bruxellois entraînèrent leur lot d’expropriations avec pour conséquence que l’immigration, marocaine essentiellement, quitta les environs de la chaussée d’Anvers et commença à grignoter les abords de Laeken.
Le vieux Molenbeek était déjà saturé, tout comme Schaerbeek et St-Josse occupées majoritairement par les ressortissants turcs. Entre-temps tous ces travailleurs avaient obtenus la nationalité belge.
Les familles, souvent nombreuses, se constituaient et devinrent plus visibles dans leurs vies quotidiennes.
Et la seconde génération qui suivit s’affirma de plus en plus dans sa «belgitude» tout en gardant plus ou moins vivantes les traditions héritées des parents. Comme tant d’entre nous, quelques uns d’entre eux éprouvèrent le besoin de quitter des quartiers encombrés et achetèrent un bien à Beauval…
Voilà pour l’historique succinctement brossé et donc très schématique. Alors interrogeons-nous, voulez-vous.
Comment réagissons-nous envers ces compatriotes, quand même un peu différents?
Une analyse objective ne pourra que conclure à un manque de distanciation que nous avons tendance à prendre face à des réflexions, trop souvent désobligeantes à leur égard.
Il faut se rendre à l’évidence: nous ne sommes pas immunisés contre le racisme ordinaire et ses amalgames, mère de toutes les dérives, qui nous collent à la peau. Il suffit de tendre l’oreille dans ce qui se dit en rue, voire même à l’occasion de l’une ou l’autre rencontre dans notre bâtiment ou ailleurs; rares sont celles durant lesquelles, à un moment ou l’autre, ne jaillissent une blague ou une remarque désobligeante, voire même injuste à l’égard de ces belges, dont les parents, voire déjà les grands-parents, répondirent, il y 50 ans à l’appel des gouvernements de l’époque et collaborèrent à notre bien être.
Dans le bulletin de janvier, Marc Scheerens évoquait dans ses vœux 5 chantiers qui se présentaient à nous et terminait par celui de la bienveillance.
Ne serait-il pas de bonne guerre de l’étendre à ceux qui en sont privés? A défaut, nous risquons fort de nous trouver dans la situation des villageois de la célèbre saynète du grand Fernand Raynaud.
Ils furent bien marris en constatant, un jour, que «l’étranger» qu’ils n’arrêtaient pas de fustiger par leurs incessantes railleries avait mis la clef sous le paillasson.
Celui qui se voyait reprocher de «bouffer le pain des français» était le seul boulanger du village…

Claude Eugène

Sommaire
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  • Cercle biblique : Rahab 
  • Carême 2014
  • Les copains d’alors 
  • Religion et Politique 
  • N’est-ce pas là le fils de Joseph ?
  • Cela s’est passé près de chez nous 
  • Solidarité - Soutien - Dons 
  • Des célébrations scolaires multifonctionnelles 
  • Des nouvelles neuves 
  • Râlons... mais aussi Alleluia 
  • Soirée théâtrale
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  • Soirée littéraire 
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