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Pitblad de Mars-Avril 2025
"Année sainte 2025 - Le sens du shabbat"
Pour comprendre le sens du jubilé, il faut comprendre celui du shabbat biblique. Avec les deux versions du Décalogue, deux lignes interprétatives se dégagent : l’une rapporte le shabbat à la Création, l’autre à la libération d’Egypte. Dans les deux textes du Décalogue, le précepte du shabbat est central. Il en est comme la clef de voûte de tout l’édifice. Il est à la pliure des deux tables des commandements, ceux relatifs à Dieu et ceux relatifs à l’autre. Dans les deux versions, le commandement du shabbat articule relation à Dieu «shabbat pour le Seigneur ton Dieu» et relation à l’autre, cet autre qu’il soit soi-même, le proche, le lointain, les animaux et la terre.
Dans le livre de l’Exode, le shabbat vient chaque semaine rappeler à l’homme que la Création est l’œuvre de Dieu, une œuvre qui manifeste la bonté du Seigneur (cf. Exode 20, 8-11). Le septième jour est aussi le jour saint au cours duquel, Dieu lui-même s’est arrêté et a contemplé son œuvre : «Car en six jours, YHWH a fait
les cieux et la terre, la mer et tout ce qu’il y a en eux et il s’est arrêté le septième jour. C’est pourquoi YHWH a béni le jour du shabbat et l’a sanctifié» (cf. Exode 20, 11) Le shabbat apprend à l’homme à recevoir la Création comme un don de Dieu, à découvrir que sa vocation est d’être au service de cette Création, qu’il est appelé à garder et à cultiver. Dans le livre du Deutéronome, le shabbat est relié à l’événement fondateur de la sortie d’Egypte (cf. Deutéronome 5, 12-15). La puissance de Dieu se met au service de la liberté du peuple esclave : «Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d’Egypte et que YHWH ton Dieu t’en a fait sortir d’une main forte et d’un bras étendu» (cf. Deutéronome 5, 15). La mémoire de la condition d’esclave qui a été celle d’Israël en Egypte vient, chaque shabbat, rappeler à Israël qu’il a été libéré de l’esclavage, lui, mais aussi tous ceux qui vivent avec lui. Cette mémoire vient critiquer toute situation actuelle d’esclavage, d’aliénation, de mauvaise dépendance.
L’obligation du shabbat traverse tout l’Ancien Testament. Israël ne cesse d’être invité à «garder» le shabbat, à en «faire mémoire.» Dans la ligne du shabbat, l’année jubilaire vient nous redire que nous sommes appelés à glorifier Dieu dans ses œuvres et à nous laisser rejoindre par son salut gui vient nous libérer.
Sylvaine Lacout
Selon «Prière en Église.»
Proposé par Jacques Renders
D’après le site du Vicariat du Brabant Wallon.
Soumis par Marc WATTEL le 5 avril 2025