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Le bulletin en question ?

L’assemblée PITAGORA qui s’est tenue le 25 septembre dernier avait inscrit à son ordre du jour deux sujets,
le 50ème anniversaire de la fondation de Pacem in Terris qui sera fêté le 22 septembre 2018 et un état des lieux du bulletin auquel cet éditorial est consacré.
Avec l’aide de Sophie Van Stratum, qui arrivait au terme de ses deux mandats à la tête de l’Unité Scoute et, par ailleurs, spécialiste en communication, l’équipe bulletin avait estimé qu’une analyse objective devenait nécessaire après 4 ans de ce «Pitblad» new look.
Une réflexion devenant d’autant plus nécessaire en raison de la décision prise par les rédacteurs de «Parcours Croisés», le journal du Christ Roi et de SSPP réunis, d’en venir à une parution bimensuelle dès septembre (et annoncé en page 7 de notre numéro de ce même mois)).
Elle pourrait devenir dommageable pour le nôtre compte tenu de la place prise par la rubrique de l’Equipe Pastorale. Parmi les trois options possibles, suppression, fusion ou maintien, l’assemblée se prononça massivement pour que tout reste en état et en donna ainsi, de facto, mandat à l’équipe.
Le bulletin qui a suivi vient de fournir la preuve péremptoire par ses 20 pages que Pacem in Terris, sans déroger à la ligne suivie depuis quatre ans, possède les ressources suffisantes pour ne pas se contenter d’une publication condamnée au régime minceur. MAIS… car il y a un «mais» conjoint à cette considération optimiste.
Pour réussir il devient indispensable que des nouvelles plumes se manifestent (de préférence, spontanément…) et viennent, occasionnellement ou non, se lancer dans l’aventure et faire écho à ce qui se vit ici.
Car chacun d’entre nous s’intéresse à ce qui s’y passe, aux projets, aux collaborations individuelles ou collectives.
Bref, à tout ce qui donne témoignage de ce qui fait notre spécificité, celle que nous aimons qualifier de «esprit PIT». Relisez à ce propos la relation du camp Pi’s qu’Emilie nous a livrée dans le précédent numéro.
N’avez-vous pas ressenti un réel plaisir à sa lecture et monter en vous comme un regain d’enthousiasme?
Nous ne demandons pas de faire œuvre littéraire mais tout bonnement d’apporter une sorte de fierté au lecteur qui fermera le journal en se disant:» … et tout cela chez nous en un mois…».
L’occasion se présente désormais: saisissons-la!
Il suffit de se lancer sans craindre de céder à la panique devant la feuille blanche.
Tout en veillant cependant à envoyer les textes à temps.
Vous éviterez à l’équipe de devoir se livrer à des prodiges pour la mise en pages car l’impression se fait par quatre pages à la fois. Et en respectant, le garde-fou qu’est notre «Code de Bonne Pratique» rappelé plus loin, en page 21.

Claude Eugène

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Un nouveau départ, un signe ...

Certains parmi vous se souviendront de ce dimanche où il présida pour la première fois l’eucharistie à Pacem In Terris.
Nous parlerons ici de José Nzazi, notre nouveau prêtre responsable de l’Unité pastorale de Laeken-Est, à qui nous souhaitons la bienvenue.
Est-ce un élan de l’Esprit Saint ? Soutenue par une volonté de continuité pour notre Communauté, il ne sera pas facile d’augmenter la «vision» spirituelle de celle-ci.
Pourtant au départ et à la naissance de notre entité, notre assemblée a traversé une période faste composée d’hommes et de femmes engagés dans divers services sociaux et pastoraux.
Les célébrations étaient animées et bien remplies. Mais au fil du temps, les engagés diminuèrent...
Aujourd’hui, bientôt 50 ans plus tard, notre communauté s’essouffle de pratiquants et d’engagés sur le plan religieux, ils vieillissent et ne sont plus remplacés ! (ou pas encore).
Comme l’Eglise, faite d’hommes fragiles, elle n’échappe pas à la difficulté !
C’est une réalité qui doit se conquérir chaque jour, chaque dimanche, grâce à une conversion sans cesse reprise.
Les responsables pastoraux ont alors la charge de lancer l’appel à la « réconciliation» et de veiller à entretenir une pratique spirituelle toujours menacée. Notre tâche est difficile, mais nécessaire.
Jésus demande à tous les siens de la reconnaître comme une grâce. Et puis voilà qu’arrive notre nouveau pasteur José, et c’est par une messe des familles qu’il débute dans notre assemblée dominicale.
Est-ce un signe ? «Construire des ponts, plutôt que des murs ! »
C’était en résumé l’enseignement reçu et raconté aux enfants par un conte pour illustrer l’Evangile de ce dimanche là.
Ne nous cloisonnons pas dans ce qui est du passé, mais vivons notre foi aujourd’hui avec un regard nouveau.
Un nouveau départ, et une nouvelle rentrée pastorale qui démarre...
J’ai vu les sourires de nos jeunes futurs confirmés sur une photo de leur retraite, ils sont l’avenir !
Accueillons-les tels qu’ils sont, avec leurs interrogations, leurs incertitudes, et nous créerons ainsi des ponts plutôt que des murs...

Daniel Deschrijvere

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Au pied du mur...

Après l’habituel silence d’août, le bulletin de septembre est, immanquablement, celui qui sonne la rentrée.
Plus précisément des rentrées, qui vont, à des degrés divers, s’échelonner tout au long du mois pour s’achever par celle des mouvements de jeunesse. Rentrée!
Le mot vient-il pudiquement recouvrir d’un voile de silence toute vie durant deux mois dans le bâtiment?
Mises à part les catéchèses et les chorales pour des raisons techniques évidentes toutes les activités abritant notre lieu de vie se déroulèrent sans interruption estivale. Avons-nous pensé à en remercier celles et ceux qui en assurèrent le bon déroulement? Cependant cette rentrée 2017 ne sera pas tout à fait comme les autres.
Au moment où paraîtront ces lignes, Marc Scheerens, curé de l’unité pastorale dont Pacem in Terris fait partie, s’en ira goûter aux délices d’une retraite bien méritée.
La soirée festive organisée hier soir, ici même, à son intention par les trois entités apporta sans doute son flot de témoignages élogieux et mérités. Nous aurons, quant à nous PIT, fait route ensemble durant 14 ans.
On se souviendra des craintes soulevées, parfois avec véhémence, à l’annonce que Pacem in Terris allait être rattachée à une Unité Pastorale avec, à sa tête Marc.
Certains l’avaient rencontré (ou « on leur en avait parlé»…) alors que, dans une autre vie, il était encore vicaire au Christ Roi. C’est que l’histoire nous avaient rendus méfiants à l’égard de toute influence extérieure.
Tout ce remue-ménage n’allait-il pas mettre à mal notre confortable isolement?
Mais au fil des mois l’apaisement prit le dessus, grâce, entre autres, à la bonne idée qu’il eut de profiter du lieu de rencontres qu’est le foyer. Jamais il n’interféra dans les attributions propres de l’asbl et du cultuel en général.
Je crois même qu’il s’est senti particulièrement à l’aise lorsque vint le moment de lancer le projet Pitagora que l’on connaît. Nos chemins se séparent maintenant mais, la distance entre Beauval et Jette étant ce qu’elle est, nul doute qu’ils se croiseront encore car ses mots d’humour finiront par trop nous manquer…
Comme il fut déjà annoncé, Marc sera remplacé par José Nzazi.
Nous aurons à cœur de l’accueillir sans arrière pensée en commençant par nous abstenir d’établir de vaines comparaisons. Nous avons bénéficié des talents de l’un; quelle richesse de découvrir maintenant ceux de l’autre.
Nous apprendrons ainsi à nous connaître.
Nathalie Borremans et Jacques Renders garderont leurs fonctions durant un an encore et faciliteront ainsi l’apprentissage réciproque. Rentrée différente enfin car en 2018 nous fêterons les 50 ans de notre existence.
Nous y réfléchirons déjà lors de la réunion Pitagora du 25 septembre tout comme nous inviterons l’assemblée à dresser un bilan du bulletin et des éventuelles répercussions qu’auront les limitations apportées dans celui commun aux deux autres paroisses.
Nous voici donc au pied d’un mur qui ne ressemble pas à un obstacle infranchissable.
Pour autant que chacun ne soit pas rétif à s’arrimer à la cordée.       Bonnes rentrées !

Claude Eugène

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Période estivale

Le soleil est pour beaucoup la chose la plus ordinaire du monde.
Et pourtant tous les jours il fait son miracle. Il allume pour moi la lumière et la nature. Il combat les nuages pour me voir et m’offrir une belle journée. La nuit il passe de l’autre côté de la terre pour donner là aussi sa lumière à des hommes.
Si j’éteins le soleil, je m’installe alors dans l’obscurité la plus complète et le froid le plus glacial.
Ainsi va l’amour. L’amour s’épanouit dans ma vie, il m’apporte alors lumière et chaleur.
Si j’ai l’amour, je peux me passer de beaucoup de choses.
Mais si l’amour décline dans ma vie, les ombres deviennent de plus en plus grandes, et peu à peu je me retrouve dans la nuit et le froid. L’amour est comme le soleil et j’aime le soleil !
Qui le possède peut se passer de beaucoup de choses. Qui manque d’amour, manque de tout !
Cette période estivale sera pour moi un déclencheur d’amour, la belle saison pour me rappeler que je peux garder ce soleil en moi toute l’année, «faire le plein d’amour» et le consommer à ma guise au gré des personnes que je rencontrerai sur mon chemin. En ce début de juillet, je partirai à Assise et le soleil devrait être au rendez-vous ...
Moi aussi, je rêve d’une Eglise qui est sans poussière et qui a abandonné les formes du passé, les gestes d’autrefois.
Moi aussi, je rêve de moi-même, à la recherche de moi-même, découvrant Dieu, dans une Eglise de nomades en mouvement.

Daniel Deschrijvere

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Et si ???

La plupart d’entre nous sont ainsi faits que nous ne nous préoccupons guère de ce qu’il adviendrait si ce qui constitue nos points d’attache venaient à disparaître.
Après tout pourquoi faudrait-il ainsi s’encombrer l’esprit de cette problématique?
Sauf, bien entendu si elle vient à mettre à mal la posture du consommateur derrière laquelle, spontanément, nous aimons nous abriter. Il en va ainsi des automatismes qui commandent jusqu’à nos démarches les plus intimes.
Ces «habitudes» pénètrent tous les domaines. Pour lors balayons devant notre porte en nous bornant à jeter un regard introspectif sur ce qui se passe chez nous.
Ici même, dans le quotidien de Pacem in Terris. L’autre jour, un sympathique quadra me photographia pendant ma visite dominicale au foyer. L’étonnement passé, je lui demandai quel sens il donnait à cette initiative.
Sa réponse ne manqua pas de m’étonner. Il me dit qu’il pensait à l’avenir. Aussi voulait-il garder l’une ou l’autre trace visuelle de quelques uns de mes contemporains. Il ajoutait:» et si… après vous il n’y a personne pour prendre le relais?». J’évoquai cette conversation pendant la réunion de l’équipe bulletin, ( pour ceux qui l’ignoraient encore, elle signe EB…), en vue de «boucler» le numéro du mois passé.
Il s’en suivit un échange dont ce qui va suivre s’inspire. L’enquête qui déboucha sur le projet PITAGORA s’ouvrit sur des orientations nouvelles.
Nées d’une volonté générale d’assurer la pérennité du PIT elles englobaient, en première ligne, le bulletin considéré comme étant son organe de liaison entre le lecteur et la vie même de l’ensemble.
Nous conservons précieusement, classés dans leur ordre chronologique, tous les numéros des «pitblad» depuis les premiers pas de Pacem in Terris.
Ils témoignent de cette même volonté rappelée tout au long de ces bulletins parus mensuellement sans interruption. Pourtant, il faut l’avouer, le doute nous gagne. La diversité des signatures se raréfie de plus en plus.
Certaines sections répugnent, semble-t-il, à utiliser cette voie de communication car elles sont toujours muettes.
Or le bulletin n’a de sens que dans la mesure où ses pages témoignent de la vie de toutes les composantes
de Pacem in Terris, équipes et individus.
Mais voyons plutôt l’aspect pratique des choses en partant d’un exemple.
La relation que Martin Sing nous a confiée de son année d’études en Chine, et cela depuis la numéro de mars 2016, prendra fin en septembre prochain. Qui prendra la relève pour combler le vide des deux pages qui chaque fois y étaient consacrées?
Quand on sait que l’impression se fait par groupe de quatre pages, on comprendra que l’équilibre général sera touché. Chaque numéro est tiré à 120 exemplaires qui s’épuisent vite.
Il faut y ajouter la centaine de lecteurs en ligne. Certes il faut s’en réjouir.
C’est un exemple parmi d’autres. Car il n’empêche que la question obsédante appellera tôt ou tard une réponse de la part de toutes les forces vives de Pacem in Terris.
Mais elle concerne tout autant chacun et chacune. Alors oui, osons nous interroger!
Et si telle ou telle plume venait à s’effacer, qu’adviendrait-il du bulletin?
Et si telle ou telle équipe venait à, soudain, être privée de son animateur pourrait-elle s’en remettre?
Et le conseil d’administration? Et la présidence? Et si???

Claude Eugène

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Comme un signe de Printemps...

Je crois en une masse de chances nouvelles, celle d’accueillir notre nouveau responsable d’Unité de Laeken-Est en est une !  A l’heure ou j’écris cet éditorial, et au lendemain d’une réunion dite «extraordinaire» des engagés dans l’Unité pastorale,
je me réjouis de l’information concernant la décision du Vicariat.
Tant que nous ne savions pas qui allait nous être envoyé comme «berger», je restais plutôt dans une certaine incertitude concernant notre avenir en unité pastorale.
La décision est donc prise et nous travaillons déjà dans l’attente de cette nouvelle équipe d’animation.
Nathalie Borremans, notre animatrice pastorale, semble être aussi sereine que moi, et l’Esprit Saint fait bien les choses, puisqu’elle m’avait déjà parlé, en février, d’un souhait que ce serait peut-être le prêtre désigné.
Je suis serein comme je l’ai toujours été depuis mon engagement dans l’équipe pastorale locale et d’unité ensuite.
Certains anciens membres de cette équipe locale craignaient de ne pas trouver des successeurs à leurs tâches et voilà que nous sommes à présent quatre laïcs bien engagés depuis quelques années...
Pour notre avenir pastoral, mon enthousiasme sera identique et j’espère que pour vous, chers membres de notre Communauté, le vôtre sera de même.
Une nouvelle équipe s’annonce donc, un nouveau départ, comme un signe de printemps...
Pour votre information voici les décisions prises : En date du 30/08/2017, Marc Scheerens sera déchargé de sa mission de responsable de L’UP Laeken-Est.
A cette date, José Nzazi, actuellement responsable de l’Unité pastorale «Chêne de Mambré» prendra la fonction de responsable de l’UP Laeken-Est.
Il sera aussi curé canonique de Saints Pierre et Paul et logera au premier étage du 11 rue SPP.
L’abbé Lebrun devient, en outre et de ce fait, curé canonique du Christ-Roi .
L’abbé Jacques Renders a demandé de rester encore pendant une année attaché à cette UP.
Nathalie est reconduite dans sa fonction d’animatrice pastorale.
Comme Marc S. l’a écrit dans notre convocation extraordinaire de l’équipe pastorale d’Unité
« Notre vision de l’action pastorale va pouvoir porter ses fruits ».

Daniel Deschrijvere

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CONSTRUIRONS - NOUS CES PONTS ?

Une année depuis les attentats ! Il y eut les peurs, les replis sur soi, les musculations aussi ; et nos vies se trouvèrent soudain propulsées dans un univers mettant à mal notre mode de vie.
Cet anniversaire donna l’occasion aux médias de s’épancher à grands coups de rétrospectives dont certaines méritent de s’attarder sur les enseignements qu’elles dégagent.
Celui que la RTBF diffusa le 7 mars dernier s’attachait particulièrement aux traumatismes endurés par quelques rescapés de la tragédie. Mais aussi par ceux qui, par hasard ou devoir professionnel, furent plongés dans l’horreur.
Tous les intervenants eurent les mots justes, porteurs de sens.
Comme ce jeune infirmier qui achevait ce matin même son stage d’urgentiste.
Face à l’apocalypse il dut prendre des décisions immédiates aux conséquences définitives.
Son témoignage émouvant et lucide, alors qu’il était confronté à une médecine de guerre bien éloignée de la théorie apprise, résumait cette charge devenue trop lourde pour lui.
Surtout lorsqu’il dut choisir entre son désir de prendre la main d’une vieille dame, à coup sûr condamnée, et l’accompagner dans ses derniers instants, mais qu’en même temps le métier lui imposait d’accorder ses soins au blessé voisin qui a, peut-être, des chances d’en sortir.
On pourrait épingler tant d’autres témoignages encore car tous sont importants.
Celui du jeune policier envoyé aux nouvelles et qui depuis n’arpente plus les quais du métro qu’avec appréhension.
Ou cet ambulancier redoutant parfois encore d’entendre la sonnerie de son véhicule.
Permettez-moi cependant de m’attarder sur celui de Cindy dont quelques lecteurs se souviennent sans doute car elle est l’une des filles de Godelieve Van Montagu bien connue ici.
Elle conduisait le métro qui suivait celui qui explosa à Maelbeek.
La porte de sa cabine s’ouvrit brusquement et la poussière envahit le tunnel plongé soudain dans le noir.
Comme la formation continue lui avait enseigné, elle se rendit sur les voies et coupa le courant.
Puis, aidée de quelques uns, elle fit descendre tous les passagers.
Avec sa torche elle prit la direction de la colonne qu’elle dirigea vers la sortie.
Mais, pour y arriver, il fallut se frayer un chemin parmi les décombres, les blessés, les cadavres et les débris humains. Depuis, elle n’a pas encore repris le travail.
Aucune des interventions retenues dans cette évocation n’était quelconque.
Bien au contraire! Il s’en dégageait, même au-delà de la détresse ou du sentiment d’abandon ressenti, une force énorme. Comme un hymne rendu à la grandeur face à la barbarie.
Les derniers mots revenaient à un journaliste de la RTBF qui avait perdu sa fille à Maelbeek.
Il parlait sur un pont enjambant le canal à Molenbeek. Calmement, sans haine, loin de tout clivage mais avec certitude, il disait: «Il faut multiplier les ponts…» Alors, question: participerons-nous à leur construction?
A propos ! Le feuillet distribué par les enfants à la sortie de la messe en familles du 12 mars allait dans le même sens.
Les dessins se terminaient par: «Cherchez l’éclat de Dieu présent dans le visage de l’autre».
Une autre façon de jeter des ponts.

Claude Eugène

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Ce désert intérieur...

Entrer en Carême, n’est-ce pas entrer dans ce «désert intérieur» qui nous habite?
C’est là que Dieu parle, au plus profond de nous même, au plus intime. «Notre désert» est alors le lieu de la rencontre, qu’elle soit noble ou piégée, comme dans l’épisode de Jésus conduit par l’Esprit pour y être tenté!
Mais on ne peut y entrer seul et sans repère. Comme Jésus, nous avons besoin de la Parole de Dieu pour ne pas nous laisser séduire par les pièges de l’avoir, de la gloire et du pouvoir.
Si Jésus a été tenté, c’est bien dans son «désert intérieur» (cf Luc 4,1- 13)!
Tentation de transformer des pierres en pains, de céder à l’attrait de l’avoir facile et immédiat.
Nous voilà donc ramenés à ce «désert intérieur» que nous portons.
Il n’est pas besoin d’aller très loin pour faire ce voyage. Un espace retiré, la volonté de se donner un peu de temps, le désir de vivre mieux, plus en harmonie avec soi et les autres, la soif de rencontrer ce Dieu proche qui frappe...
Il ne forcera pas la porte. Il suffit seulement de le laisser entrer et de le laisser faire ce qu’il a à faire en nous.
La prière n’est pas une question de lieu, de position, de formules, elle est d’abord silence.
Ce silence peut exiger un certain retrait... A chacun de bâtir sa prière comme il appartient à chacun de tisser son amour. Personne ne le fera à notre place ! Il ne nous quittera pas, ce désert que nous portons en nous.
Il est accessible partout, dans le tram, la voiture, la cuisine, dans l’espace d’une chambre à la maison ou d’un parc.
Il suffit d’entrer en nous-mêmes, et voici que nous y sommes.
Cette période de Carême, ces jours qui nous préparent à Pâques, peuvent être un temps que nous appréhendons à causes des «contraintes» que nous nous imposons: qu’elles soient alors marquées par les valeurs du désert que sont l’accueil et la solidarité.

Daniel Deschrijvere

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PLUS EST EN VOUS
Qui ne s’est pas, un jour ou l’autre, promené dans Bruges en s’arrêtant de temps en temps pour admirer les incontournables de toute visite, dont la très belle façade du musée Gruuthuse.
A l’origine, ce bâtiment du 15ème siècle, emblématique de la prospérité brugeoise, servait de résidence à la famille
Van Gruuthuse. Elle avait bâti sa fortune grâce au monopole qu’elle détenait dans le commerce du «gruut», un mélange d’herbes destinées alors à aromatiser la bière. Et sa devise était: «Plus est en vous». La belle affaire direz-vous!
Avec raison sans doute. Permettez-moi un mot d’explication sur le choix de ce titre bizarre.
J’ai «piqué» la citation dans le compte rendu du discours de rentrée de l’un de nos ministres régionaux.
A sa lecture, je me suis souvenu que Pitou Beyaert en avait parlé pendant la mémorable journée qu’il avait conduite pour les Foyers PIT dans sa chère ville natale.
Et que cette devise convenait à illustrer les soucis dont cet éditorial souhaite vous entretenir.
Il fut un temps où décès, indisponibilités passagères ou non, éloignement géographique d’un responsable parmi les équipes n’entraînait pas de difficultés majeures pour qu’il fut remplacé. La réserve de candidats, déclarés ou spontanés, existait grâce à la loi du nombre. Le «haut» du bâtiment fournissait abondamment le «bas».
Pour diverses raisons, dont les conditions socio-économiques de la vie d’aujourd’hui, ce cas de figure est révolu et ne reviendra plus. Car l’avenir, à cet égard, n’apportera aucune amélioration compte tenu, entre autres, du recul programmé de l’âge de la pension. Il faut en être convaincu et ne pas se bercer d’illusions.
Ce constat nous oblige à adapter nos engagements en conséquence. Et, pourquoi pas (laissez m’en l’illusion…) nous rappeler la devise citée plus haut. Qui, en langage sportif, peut se traduire par «chacun doit mouiller son maillot!!!…». Certes, jusqu’à présent, Pacem in Terris s’en sort bien encore. Grâce aux initiatives et au dévouement d’un grand nombre. Il n’empêche que la pérennité du PIT, tant dans ses activités cultuelles que culturelles, impose de prévoir un futur proche et de prendre les dispositions indispensables pour qu’il s’appréhende harmonieusement.
Le conseil d’administration en a longuement débattu lors de sa dernière réunion.
Ainsi, avant toutes choses, ce «job description» rédigé par les responsables des équipes. Ce document facilitera une éventuelle reprise par un «second» déjà mis au courant. En outre, la régularisation financière s’imposera parfois;
la banque pourra donner dans ce domaine les renseignements nécessaires. Mais il faut savoir que trois signatures seront probablement requises. Et que, par ailleurs, sur pression de l’administration, les banques ont tendance à se débarrasser des «sociétés de fait» pour exiger, au moins, leur rattachement à une «société de droit» (comme, par exemple une asbl). On comprendra aisément que le responsable ne peut détenir à lui seul la gestion financière sans qu’au moins un autre membre de l’équipe, ou d’ailleurs, soit au courant et puisse, le cas échéant, prendre le relais sans heurt.
Avec la bonne volonté, l’imagination et ce «Plus est en vous» qui fait, depuis sa fondation, partie de son ADN,
Pacem in Terris se propulsera allègrement au delà de son très prochain cinquantième anniversaire

Claude Eugène

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Notre Communauté dans l’Unité Pastorale est amenée à redéfinir les bases de son existence.

Lors des dernières rencontres entre membres des différentes équipes pastorales locales, nous avons réfléchi à notre mission : qu’est-ce qui nous rassemble, qu’est-ce qui nous motive ?
C’est ainsi que nous avons proposé aux trois entités de l’Unité, pendant le dernier Avent, une VISION qui résume le fondement de notre existence en tant que Communauté chrétienne insérée dans la vie de la Ville.

«L’unité pastorale de Laeken-Est est une cellule chrétienne qui a pour mission et comme raison d’être de favoriser la relation personnelle à Dieu et de mettre Jésus au centre de ce qu’elle propose. Ouverte à tous, elle veut exister comme signe interpellant. Les valeurs d’amitié, de partage et de vivre-ensemble y sont encouragées.
Toujours prête au service, elle a pour mission de favoriser un humanisme évangélique en elle et autour d’elle


En quoi notre Communauté de Pacem in Terris est-elle une entité chrétienne?
Dans les statuts de notre ASBL, et au moment de la constitution de celle-ci, le nom de «Pacem in Terris» fait référence à l’encyclique du même nom. Ce choix signifiait, pour les membres adhérents, la volonté d’incarner puis de faire vivre un espace pour la paix, la pacification...
Pour l’instant, la célébration dominicale reste la ‘source vive’ de ce projet, et si le nombre de pratiquants diminue comme une peau de chagrin, elle en est la principale «activité spirituelle». Nous remplissons ainsi cette volonté de mettre
«Jésus-au-centre». Cependant, il apparaît clairement que les activités culturelles et sociales, dans notre bâtiment, génèrent plus de ‘pratiquants’. Cela ne doit pas nous déranger puisque ces activités remplissent la volonté de notre ASBL : être un lieu ouvert à tous pour favoriser les rencontres.
En accueillant des manifestations culturelles et festives, nous favorisons un désir de vivre ensemble dans le respect des uns et des autres... à condition qu’il existe chez tous une écoute bienveillante.
Parfois, le rejet ‘implicite’ de l’origine chrétienne de ce lieu pose question.
Mission partiellement inaccomplie donc, si les chrétiens du dimanche se taisent et ne trouvent pas les mots pour se dire. Un mur invisible semble s’être dressé avec le temps. Un exemple : comment créer des liens avec les mouvements de jeunesse que nous hébergeons ? ... Eux, sont très nombreux mais moins intéressés par ce qui se passe à l’étage le dimanche matin. Dans ce mensuel, les nouvelles de l’unité 77ème de Beauval nous permettent de découvrir ses activités multiples : à nous d’y lire et de faire découvrir la pratique évangélique cachée.
Le moyen le plus simple serait de rencontrer animateurs et parents, en fin de réunion, autour d’un verre, comme le propose le staff d’unité.
Et ceci vaudrait aussi pour les ‘Sapins Verts’, la ‘Zumba’, la bibliothèque, la chorale, le ‘Foyer’… Osons les mots vrais, ceux qui font les ponts ! Les ‘ponts-mots’ feront les bons amis.

Daniel Deschrijvere

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Dans le pli d’une carte . . .
Le temps avait terni ses couleurs au point d’effacer certains plis du dessin et il devenait difficile de distinguer le paysage qu’elle représentait. Cette carte de l’Unicef, fixée avec un aimant sur le petit tableau métallique de la cuisine, s’y disputait l’espace avec des bons de réduction et quelques pense-bêtes.
Profitant d’une velléité de mettre de l’ordre je m’apprêtais à lui réserver le sort de la poubelle lorsque Danielle m’en dissuada. Dans l’un des plis de la carte elle avait transcrit ces quelques lignes qu’une amie lui avait confiées.
Elle aimait les relire souvent: M’éveillant le matin, je souris…
Je sais que j’ai 24 heures toutes nouvelles devant moi… Je fais le vœu de les vivre consciemment,
Posant sur le monde les yeux de l’amour… Je ne pouvais me dérober!
Et les parcourant à mon tour, je découvris qu’elles n’avaient rien de suranné. Bien au contraire car les événements récents, et plus encore l’attitude de ceux qui les endurèrent, révèlent qu’il est urgent de prendre en compte ces quelques mots. L’histoire de la vie des gens ne doit pas nous être indifférente.
Poser sur elle un regard d’amour relève même de l’urgence.
Ceux qui furent témoins ou parties prenantes aux drames vécus par d’autres ces derniers mois appliquèrent l’esprit de ce texte. Il serait faux de penser qu’il relève d’une réflexion intellectuelle ; elle vient tout simplement d’un cœur ouvert mal- gré les blessures engendrées par ce qu’ils voient ou subissent.
Un matin quelqu’un a dirigé un regard d’amour lorsqu’en passant sur un pont à Laeken il a aperçu de la fumée.
Il descendit de sa voiture et découvrit en contrebas des gens qui semblaient vivre dans des cabanes faites de déchets trouvés. Il alerta l’association caritative qu’il dirigeait et des gens de cœur se mobilisèrent pour apporter vivres, couvertures et vêtements à des familles de Roumains privées de l’essentiel.
Cela se passait à proximité de Tour et Taxis… Les yeux de l’amour étaient grands ouverts dans l’émission de la RTBF consacrée, l’autre jour, à Molenbeek.
Des témoins porteurs d’espoir y sont intervenus. Comme Ahmed, éducateur de rue, un métier d’une exigence totale qu’il mène avec des moyens réduits à des bouts de ficelles.
Sans jamais se décourager il assiste des jeunes et prévient les dérives.
Ou encore le témoignage puissant et éclairant de Mohamed El Bachiri qui perdit sa femme dans l’attentat du Maelbeek. Malgré le poids de la peine qui lui nouait la gorge, il ne parlait que d’amour.
La Fête qui approche viendra à point nommé pour nous conforter dans cette volonté nouvelle: poser sur le monde les yeux, nos yeux, imbibés d’amour.
Comme l’Enfant qui nous tendra les bras…

Claude Eugène