« Réveillons-nous »...
ou l’histoire d’une machine à coudre !


Je porte le prénom de ma grand-mère, Joséphine. Et je lui ressemble un peu peut-être.
Elle avait 84 ans et elle téléphone à la maison en demandant qu’on vienne l’aider, elle avait très mal aux genoux. Maman appelle le médecin qui s’enquiert de ce qu’elle a fait la veille.
- J’ai cousu, docteur .
- Et qu’avez-vous cousu, madame ?
- Des petites robes pour enfants, pour l’Eglise de l’Est.
- Combien de petites robes ?
- 107, docteur.
Il faut dire que c’était son métier et qu’elle travaillait encore sur une machine professionnelle de sa jeunesse... une machine mécanique évidemment.
- Vous ne pouvez plus travailler avec cette machine, vos genoux ne le supportent plus.
Bien, attristée sans doute, elle attend le lendemain, la nuit portant conseil !
Et le lendemain, nouveau coup de fil : « Josiane, tu veux bien venir acheter une machine électrique avec moi ? ». Je n’ai pas hésité bien sûr et le soir même, il y avait quelques nouvelles petites robes pour l’Eglise de l’Est !
« Réveillons-nous » est le titre du dernier livre d’Edgar Morin, philosophe de 101 ans. Il doit être fait du même bois que bonne-maman et il réfléchit à l’urgence pour les humains de se réveiller. Un bouquin bousteur ! Se réveiller pour humaniser. Je crois avoir déjà lu cela quelque part ...
Dans les Evangiles ? Mais oui évidemment ! C’est le rêve de Dieu. Chacun de nous est appelé à y travailler... donc, REVEILLONS-NOUS !


                                                      Josiane Buxin

 

A Pâques ou à la mi-Carême

Vous souvenez-vous de cette chanson de Gilbert Bécaud évoquant le triste sort d’un prisonnier s’adressant à sa belle à propos de son quotidien et de son espoir fou de retrouver la liberté et la présence amoureuse de Marie ? Pour lui, ce sera sans doute à Pâques ou à la mi-carême, vague perspective de délivrance et de joie retrouvée.

A Pâques ou à la mi-carême, c’est n’importe quand, une perspective inespérée mais tenace et persévérante de retrouver enfin une vie normale, l’appel de tous ceux qui gardent l’espoir envers et contre tout malgré une vie malheureuse et problématique.

Évoquer Pâques ou la mi-carême n’est certainement pas anodin puisque ces fêtes évoquent des moments de résurrection, de rupture de jeûne, de fête et de carnaval. Pour nous chrétiens, il s’agit bien sûr de la résurrection du Christ, de sa victoire sur la mort, de notre résurrection au futur, base même de notre espérance, force agissante tout au long de nos vies personnelles. Moments de joie profonde, d’espérance folle à l’image du prisonnier de la
chanson. Encore un peu de temps et nous aurons la chance de revivre ensemble cette belle période de Pâques.

Comme le prisonnier de Bécaud, nous aspirons toutes et tous à vivre pleinement notre existence, délivrée des mille empêchements et soucis du quotidien, du train-train ou
du covid. Nous sommes peut-être parfois prisonniers, empêchés, mais il nous faut garder au fond du cœur la folle espérance d’être libéré, d’en finir avec notre peine, de voir refleurir les roses, de continuer à aimer à tort et à travers, de pouvoir s’embrasser sans danger, que ce soit d’ailleurs à Pâques ou à la mi-carême, ce sera parfait !

       Pol Bréda

Bonne nouvelle, voilà février !


Quel beau mois qui se présente à nous ! Pour donner le ton, il faut savoir que dans le calendrier républicain, février correspond à pluviôse, le mois des pluies. De plus, vers le 13 février, on remarque un refroidissement de la température. Les agriculteurs appelaient d’ailleurs cette période les ‘saints de glace’. Février doit être froid et pluvieux pour que les récoltes soient excellentes. D’où les dictons ‘Pluie de février emplit les greniers’ ou ‘Eau de février vaut jus de fumier’. Merci donc
pour la pluie et le froid ! De quoi se plaint-on ?
Rassurons-nous, dès le 2 février, pour nous réchauffer, nous pouvons manger des crêpes pour la fête de la Chandeleur. Nous avons droit aux crêpes car leur forme ronde et dorée rappelle le disque solaire, évoquant le retour prochain du printemps et de la chaleur. C’est la fête de la purification de la Vierge. En latin, ‘februare’ signifie d’ailleurs ‘purifier’. Quarante jours après la naissance du Christ, la Vierge vient au temple présenter, pour sa purification, deux tourterelles et deux pigeons. Ce jour là, on
organisait des processions avec des chandelles allumées, d’où le nom de Chandeleur.
Pour continuer à se réchauffer, voici la fête de la Saint Valentin
le 14 février où les couples s’échangent des mots doux et des
cadeaux et surtout des fleurs comme preuve de leur amour.
C’est un des meilleurs mois de l’année pour les fleuristes et les
restaurants ...
Autres bonnes nouvelles, les jours augmentent de manière sensible en février et c’est le mois le plus court de l’année. Nous serons donc bien vite en mars pour accueillir le printemps et un temps plus clément. Tout le monde l’espère !
Terminons en beauté avec la période de carnaval, fête populaire où l’ordre établi est complètement inversé. C’est un peu le monde à l’envers. Les gens y oublient leurs soucis en s’amusant avant d’entamer la Carême. On se déguise, on se masque pour vivre dans la peau de quelqu’un d’autre. C’est la fête de la fin de l’hiver et du début du printemps !
Vive donc février qui nous offre tant de bonnes choses et nous prépare à vivre le renouveau de la nature et la vie au grand air.
Marchez donc, dansez, chantez ! ‘Il y aura d’la joie dans les ruelles’, comme nous le chantait Trenet.
 

                                                        Pol Bréda

Fichier
Dec-21.pdf3.61 Mo

 

La vraie chance...

 

La vie est comme une loterie !
Beaucoup de gens croient avoir tiré le mauvais lot ; et ce qui est encore pire : ils sont persuadés que le voisin, qui est un peu plus «à l’aise» tient entre ses mains le bon numéro.
Et pourtant les lots ne diffèrent pas tellement !
La différence consiste dans la façon de regarder et la façon d’évaluer.
Et cela dépend de chacun.
J’ai déjà rencontré des gens infiniment différents entre eux.
J’ai écouté leurs secrets les plus profonds.
Jamais je n’ai rencontré une personne qui ait tiré «le lot», le «gros» lot du pur et parfait bonheur.
Ils avaient tous quelque part une chose qui les contrariait.
Les croyants appellent cela leur «croix».
Les indifférents et les non-croyants disaient «n’avoir pas de chance».
Parmi eux il y avait des gens qui, malgré la souffrance et bien
des misères, étaient restés gais et heureux sous le poids des difficultés et des contrariétés.
D’autres étaient abattus, révoltés et aigris.
Souvent ils avaient tous vécu la même chose et pourtant le résultat était si différent !
La vie est comme une loterie.
Mais cependant chacun peut y faire beaucoup.

                             Daniel Deschrijvere

 

Tous saints

« Le Royaume de Dieu, c’est quand tous les hommes seront heureux et sans crainte » disait Pierrick quand il avait environ 8 ans. Il avait tout compris !
En effet, reprenez le premier chapitre de la Genèse, 7 jours pendant lesquels Dieu crée. Chaque jour, il contemple son travail et « il vit que cela était bon ». Ensuite tout au long des récits bibliques, il cherche à nous apprendre comment être heureux jusqu’à ce texte qu’on lit le jour de la Toussaint :
Heureux les pauvres de cœur, les doux, les artisans de paix, ceux qui pleurent, les assoiffés de justice, les miséricordieux......
Être saint, c’est être ajusté au rêve de Dieu.
Êtes-vous heureux ?
Combien de fois nous posons-nous la question ?
Voir les scouts rentrer du camp heureux d’avoir vécu de peu, sous la pluie ou au soleil, peu importe, mais fraternellement.
Voir notre « troisième grand-mère », la voisine d’en face se réjouir d’assister chaque jour au bain de Cécile bébé de quelques mois, elle qui n’avait pas pu avoir d’enfant.
Voir la joie du public qui assiste au concert d’une chorale roumaine pour les habitants d’un bidonville.
Voir les invités se régaler du repas qu’on leur a préparé.
Êtes-vous heureux ?
Faire plaisir. Servir sans attendre un merci. Simplement sourire
.... Une utopie ?
Non, le rêve de Dieu que chacun de nous peut réaliser !

Josiane Buxin

Fichier
 

Marée haute et marée basse

Une vie humaine est si étonnante, si incompréhensible !
D’année en année,
jour après jour tu te meus au milieu des hommes et des choses.
Certains jours le soleil brille et tu ne sais pourquoi.
Tu es joyeux.
Tu vois les beaux jours et bons côtés de la vie.
Tu ris, tu remercies, tu danses.
Ton travail avance. Tout le monde est aimable avec toi.
Tu ne sais pourquoi. Peut-être as-tu bien dormi ?
Peut-être as-tu trouvé un bon ami
et te sens-tu sécurisé ?
Tu voudrais faire durer l’instant de paix et de joie profonde.
Mais d’un seul coup tout est à nouveau changé.
Comme si un soleil trop brûlant attirait les nuages !
Tu es envahi par une sorte de tristesse
que tu ne peux expliquer.
A nouveau tu vois tout en noir.
Tu crois que les autres se désintéressent de toi .
Une futilité est une occasion pour te plaindre, râler,
jalouser et lancer des reproches.
Tu penses que cela durera ainsi,
que cette humeur ne changera plus.
Et à nouveau, tu ne sais pourquoi. Peut-être es-tu fatigué ?
Tu l’ignores. Pourquoi doit-il en être ainsi ?
Parce que l’homme est un morceau de
« nature » avec des jours de printemps et des jours d’automne,
avec la chaleur de l’été et le froid de l’hiver.
Parce que l’homme suit le rythme de la mer :
marée haute et marée basse.
Parce que notre existence est une alternance continue
de « vivre » et de « mourir ».

                                     Daniel Deschrijvere

 

Demain est à notre porte !

 

Oui, nous serons bientôt demain !

Les saints de glace sont passés : l’hiver est fini, bientôt l’été ; et avec les beaux jours nous reprenons goût à la vie. Tout nous y invite : les arbres reverdissent, il y a des fleurs partout et les oiseaux chantent dès que le jour se lève. Et au moment de rédiger cet éditorial j’apprends que l’on se dirige vers un vrai déconfinement grâce au progrès de la vaccination et peut-être pour d’autres raisons plus obscures. Évidemment il y a des conditions et il faut rester prudent mais la vie reprend. Comment allons-nous gérer cette liberté retrouvée ?

Pendant si longtemps nous avons été privés de vraies relations humaines, cachés derrière nos masques, sans nous toucher et parfois sans nous voir autrement que par écran interposé.

Quelle était encore cette vie ? N’était-elle pas devenue un simulacre de la vie ?

Déjà nous entendons des voix qui nous invitent à rattraper le temps perdu en compensant ce manque où nous avons été contraint par une frénésie de consommation. N’est-ce pas plutôt le moment de retrouver le bonheur de savourer chaque instant et ainsi redécouvrir de quoi est faite notre vie. Redécouvrir ce qui en fait vraiment le prix.

 

Fichier

Passage pascal

T otale désolation en ce jour de sabbat !
O ubliées les annonces de renouveau ?
M ortes les béatitudes ? Perdu le combat ?
B arabas libéré et Jésus mort sur le poteau !
E nfuis, les apôtres, peureux et retranchés !
A u matin du troisième jour, au tombeau,
U ne surprise ! Elles, qui se sont dépêché :

O h ! La grosse porte de pierre a été roulée !
U n messager de blanc revêtu leur demande :
V enez-vous chercher ici celui qui est vivant ?
E ncourez-vous, allez à grandes enjambées,
R elatez aux apôtres, faites-en la propagande :
T oujours, en votre intimité, Dieu sera présent !

Selon Matthieu 28, Marc 16, Luc 24, Jean 20   

Jacques Renders

 

L’extraordinaire est dans la profondeur de l’ordinaire
Pas mal cette réflexion ! Prendre le temps de découvrir la valeur de nos gestes les plus quotidiens et y rechercher du sens en constatant que nous agissons souvent de manière routinière. Prendre conscience p.ex. que ce que nous faisons du matin au soir a sa source dans le désir de faire vivre certaines valeurs, avec le souhait d’éduquer nos enfants correctement, de manger une nourriture saine et équitable, de veiller aux besoins de notre famille, d’entretenir des liens fraternels avec les personnes que nous rencontrons et avec qui nous vivons.

Il y a de par le monde des millions de personnes qui assument ainsi le quotidien en ne se posant pas trop de questions, mais qui le font le plus souvent parce qu’elles ont accepté cette merveilleuse responsabilité de fonder une famille, de travailler pour la nourrir et de construire une société basée sur certaines valeurs.

Redécouvrir le sens et la valeur de ces gestes redonne de la saveur et du scintillement à ce que nous faisons. La manière dont nous les faisons, avec nos qualités et nos faiblesses humaines, leur confère un accent enrichissant et original, souvent loin d’ailleurs des grands standards de perfection.

Qu’il s’agisse d’une peinture, d’un paysage, d’un visage, d’un chant ou d’une prière, notre enchantement ne dépend pas nécessairement d’une beauté absolue à atteindre, mais bien de quelque chose qui nous touche en profondeur, d’une œuvre ou d’un travail accompli avec difficulté et après de longs moments d’efforts, d’un contexte de vie ou d’une recherche de sens.

N’en serait-il pas de même pour notre foi au quotidien et nos assemblées dominicales ? Approfondir toujours plus notre foi en redécouvrant toute sa valeur et son sens, en nous laissant interpeller par la Parole de vie de Jésus, en ouvrant notre cœur à cette Parole et en accueillant sa tendresse et son amour. Dieu nous propose de faire alliance avec lui, de la renouveler sans cesse malgré nos faiblesses et nos difficultés pour nous faire redécouvrir toute la saveur et la liberté d’une vie transfigurée par son amour.
En chemin vers Pâques, nous sommes appelés par Dieu à répandre notre joie, notre foi et notre espérance et à laisser briller en nos yeux sa présence.

Notre ordinaire en aura pris des couleurs bien profondes et chatoyantes en prenant au passage un sacré coup de profondeur. N’est-ce pas tout simplement extraordinaire !

                                                                                                  Pol Bréda

Voici quelques précieuses recommandations pour ce temps de confinement.

Lavez-vous les mains, mais allez pieds nus et embrassez la terre blessée.
Eternuez bien dans le coude, mais essuyez les larmes de ceux qui pleurent.
Ne voyagez pas en vain. Il est temps maintenant de rester immobile dans le monde et de se déplacer en nous-mêmes, à l’intérieur des espaces subtils du sacré et de l’humain.
Mettez aussi vos masques, mais faites-en la cathédrale de votre souffle, du souffle du cosmos.
Ecoutez également les infos qui parlent enfin de nous et du grand miracle jamais avéré :
‘Nous sommes vivants’ et mourir ne nous réjouit pas.
Pour chaque nouvelle infection, caresse un chien, plante une fleur, ramasse un mégot par terre, appelle un ami qui te manque, raconte une histoire à un enfant.
Maintenant que tout le monde compte les morts, toi, compte les vivants et vit pour raconter, concède le dernier instant seulement à la mort, mais jusque-là vis à l’infini, consacre-toi à l’éternel.

Andrea Melis

« Bonjour »


« Bonjour » mon ami(e).
Prends le temps d’être heureux(se)
Tu es un miracle ambulant sur cette terre.
Tu es seul(e), unique, irremplaçable.
Le sais-tu ?
Pourquoi n’es-tu pas stupéfait(e)
n’es-tu pas heureux(se), étonné(e) de toi-même
et de tous ces autres qui t’entourent ?
Trouves-tu si ordinaire, si allant de soi,
   que tu vives,
   que tu puisses vivre,
   que tu aies l’ occasion
   de chanter et de danser,
   d’être heureux(se) ?
Pourquoi alors perdre ton temps
   dans une poursuite folle
   d’argent et de biens matériels ?
Pourquoi te faire tant de soucis
   pour les choses de demain et  d’après demain ?
Pourquoi te disputer, t’ennuyer,
   te noyer dans un plaisir insensé
   et dormir lorsque le soleil brille ?
Prends tranquillement le temps
   d’être heureux(se).
Le temps n’est pas une autoroute
   entre le berceau et la tombe, mais un espace
   pour grandir au soleil !

 

Daniel Deschrijvere

 

Bonne Année 2021

Résolutions pour 2021 : ne rien changer, vivre des émotions vraies, intenses, communiquer,
partager des instants remplis de joie et de rires et profiter du bonheur d’être ensemble tout simplement.

N’est ce pas cela le PIT  qu’on souhaite retrouver en 2021.