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L’actualité de ces vacances ne nous a pas épargné des rebondissements de faits pas si divers que cela...
Daech a encore frappé et frappera encore. Pour ne pas sombrer dans la peur de «l’autre», regardons plutôt cette solidarité qui s’est installée immédiatement après les attentats, ces rassemblements, ces prières dans les lieux de culte de toutes les religions. Ne tombons pas dans ce piège de rentrer en «guerre» avec l’Islam.
Notre monde devient trop petit pour que les frontières et les cloisons de protection continuent à séparer les peuples pour des raisons d’idéologie morbides ou de religion trop vite sacralisée en en faisant une religion de Dieu.
Se séparer de ses frères les hommes c’est se séparer de Dieu immanquablement.
Un des bienfaits de ces mouvements des peuples, c’est le brassage des cultures, des religions, des traditions...c’est la communion entre les hommes, dans la justice et la paix qui peut démolir les «murs de la honte» partout et restaurer la fraternité digne de l’homme croyant en Dieu.
Chaque peuple, chrétien comme musulman, porte une lumière et un témoignage.

Daniel Deschrijvere

« Le chrétien, à l’instar du musulman, doit être un militant fervent pour le Royaume de Dieu. Il se distinguera cependant par ses moyens. La dynamique du chrétien, c’est sa charité vécue à travers les Béatitudes évangéliques, non pour conquérir et dominer, mais pour servir et promouvoir un monde de paix et de justice.
Son entraînement ne se fera pas dans des camps spécialisés, mais dans la prière ardente d’un cœur qui implore et attend la venue de l’Esprit : Feu et lumière. « C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Luc. 12, 49)

Khalil Kochassarly

IL EST UNE MAISON …

Comme chaque année, à pareille époque, ce bulletin couvrira les deux mois des vacances d’été.
Un temps bienvenu pour souffler un peu et retrouver un nouvel élan aux approches de l’automne.
Ce moment de ralenti ne s’assimile certes pas à une mise en sommeil mais constitue une séquence nécessaire pour mieux appréhender ce qui vient.
La circulation devenue plus fluide ne viendra plus, pendant quelques semaines, jouer les trouble-fête de nos rues.
Comme par un coup de baguette magique nos quartiers retrouveront brièvement une quiétude oubliée.
C’est que, transhumance estivale oblige, une partie de leurs habitants s’en sont allés trouver dans un ailleurs une nouvelle approche des choses. Et savez-vous ce que beaucoup pensent ou expriment en rentrant: « j’aime partir mais cela fait du bien de retrouver sa maison!».
La maison, l’appartement… Les lieux de vie. Ceux de nos projets, de nos relations, de nos réflexions, ceux qui, d’une certaine manière, nous façonnent.
A ce propos, j’entendais l’autre jour un «ancien» qui connut le début de l’aventure beauvaloise.
Il évoquait ce temps des pionniers qui plutôt que de dire «je vais au bâtiment» ou «à l’église» employaient plus volontiers «je vais à la maison». On entend aujourd’hui encore, alors que les générations ont changé, l’un(e) ou l’autre ne pas hésiter à qualifier le PIT par «c’est ma deuxième maison»!
Ces exemples émanent certes de personnes qui furent ou sont actuellement, comme on dit, engagées.
Plus intéressante cependant, parce que émanant de quelqu’un qui n’est présent qu’occasionnellement, fut l’appréciation spontanée d’un prêtre remplaçant livrer au lecteur après la messe qu’il venait de célébrer. Il lui confiait que chaque fois qu’il vient chez nous présider une célébration, il s’étonne de s’y sentir comme nulle par ailleurs.
Et que ce jour là, après deux dimanches consécutifs, il croyait avoir trouvé la réponse. «Ici, disait-il, je ne suis pas dans une église mais dans une maison». Fort bien, mais encore!
Car si le bâtiment de Pacem in Terris peut s’assimiler à une maison, il ne suffit pas que ceux qui le fréquentent y trouvent ce qu’ils cherchent (en cela le projet Pitagora apporte les réponses) mais encore qu’ils en acceptent les contraintes.
Car une maison, faut-il le rappeler, cela s’entretient et cela se bichonne.
En transférant la comparaison, il importe qu’ici chacun prenne sa part, aussi minime soit-elle, dans ce qu’il peut y apporter. Il ne suffira donc pas de détourner l’effort sur l’un ou l’autre en se disant «qu’après tout il y a des gens pour cela»! Chacun d’entre-nous ne doit-il pas se convaincre qu’en respectant le bâtiment il respectera l’autre donnant le coup de peinture qui rafraîchit l’atmosphère, qui s’échine à ranger ce qui traîne, qui sort (et trie souvent) les poubelles, qui s’assure que les portes sont verrouillées et les lumières éteintes ?
La liste est sans limite et chacun pourra y picorer à l’envi.
Alors ce n’est pas sans fierté qu’on entendra ça et là dans la bouche de ceux qui reviennent après une brève absence: «comme il est bon de retrouver sa maison».
Que ces mois d’été vous soient profitables à tous égards.

Claude Eugène

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Vraie ou fausse liberté...

La « liberté » est une notion qui prête à la plus grande confusion, tant chez les adultes que chez les jeunes.
Au nom de la « liberté », des hommes et des femmes bafouent la fidélité conjugale, des enfants négligent entièrement leurs parents. Au nom de la « liberté », on publie les pires mensonges dans la presse à sensation.
Au nom de la « liberté », les gens entrent dans leur coquille quand le danger apparaît.
On vit trop selon la mesure de ses sentiments, de ses envies, de ses caprices ou de sa peur de l’autre.
Telle est la liberté que cultivent et entretiennent les égoïstes. Elle conduit tout droit à la jungle, à la tyrannie du plus fort, du plus habile, du plus insolent.
Le mot « liberté » n’est rempli de sens, de valeur et de joie que dans un climat d’amour.
Car dans ce monde il ne s’agit pas en premier lieu de liberté, mais bien d’amour.
Qui aime s’ouvre aux autres, leur donne un pouvoir sur lui-même et leur restitue ainsi un morceau de sa liberté. L’amour rend libre pour le bien et la beauté, pour les vraies et profondes joies de la vie.
Ma « liberté » me rend libre de croire ou de ne pas croire, d’aimer ou de ne pas aimer, ma « liberté » me donne le choix de poursuivre ou pas mon implication dans l’équipe pastorale locale et d’unité… Et vous ? Quelle est votre liberté ?

Daniel Deschrijvere

J’ai reçu une lettre… Et j’ai envie de vous la partager.

Mais je ne sais comment faire. C’est que je n’ai pas l’habitude de voir un éditorial mériter une analyse tout aussi amicale que fouillée. Comme son auteur m’autorise à la diffuser elle sera remise à de plus qualifiés que moi pour en faire bon usage.
Je vais cependant en extraire le passage consacré au bulletin écrit en ces termes : «…on ne peut pas dire qu’il soit trop «bigot» ; un étranger pourrait-il toujours y déceler une communauté chrétienne vivante ?»…
Cette remarque mérite qu’on s’y attarde. D’autant plus qu’il n’est pas impossible que certains d’entre vous la partagent volontiers. Un volet de notre récente histoire locale vient, me semble-t-il apporter la clarté nécessaire.
C’était le final des festivités de nos 40 ans. L’allocution de Gilbert se concluait sur le souhait que s’ouvre un chantier de réflexion sur le devenir de Pacem in Terris.
Car les années défilent, les transformations de la société s’accumulent
La fréquentation dominicale se réduit comme peau de chagrin et impose une compensation financière qui n’avait jamais été envisagée. C’est que toute l’organisation de Pacem in Terris n’avait guère évolué durant ces quatre décennies.
Sans crier au sauve-qui-peut, le moment était devenu propice pour réfléchir de façon fondamentale à notre avenir. Nombreuses furent les personnes actives dans différents secteurs à être interrogées, des «anciens», des jeunes ménages aussi. Ces travaux préparatoires aboutirent au projet appelé «Pitagora» ; peu à peu il devint la colonne vertébrale d’un devenir bien engagé déjà.
En fait, il revient, en les actualisant, aux fondamentaux de Pacem in Terris qui n’a jamais été une paroisse mais une asbl qui, très heureusement, a été plus récemment rattachée pour le cultuel à l’Unité Pastorale de Laeken Est.
«Pitagora», en effet, ne fait que s’appuyer sur ce que «l’esprit PIT» a toujours fait de mieux.
En permettant à quiconque qui pousse la porte du bâtiment de trouver selon ses aspirations, un lieu de culte, un lieu de vie et d’amitié, un lieu de formation et de détente. Et cela dans le respect des opinions de chacun (avec les garde-fous que constituent les statuts de l’asbl).
Certes la vocation paradoxale de ce genre de chantier est de n’être jamais achevé et de demander une remise en question permanente. Un rôle qui appelle chacun à la tâche.

Claude Eugène

Réveille-toi ! Ressuscite !

Deviens homme à nouveau ! L’application sur les réseaux sociaux nous « mange » pas mal d’heures de notre temps, pour certains, ils en deviennent « esclaves » et tombent même dans une cer- taine dépendance à l’ordinateur !
C’est le temps que nous pourrions consacrer à notre famille, nos amis, nos enfants et petits-enfants, et même à des visites chez les personnes âgées, plus isolées, malades …
Un temps précieux donc, que nous pourrions consacrer à aimer davantage la nature en nous promenant et en faisant le plein d’air frais à l’approche du printemps… Profitons de ces vacances de Pâques pour nous retrouver (soi d’abord, les autres ensuite). Ressusciter, c’est vivre à la recherche de signes dont nous avons besoin.
Des signes qui démontrent que le temps ne peut ronger la tendresse : des signes qui dévoilent l’amitié que nous portent nos proches et nos amis, des signes qui attestent notre présence au milieu des hommes.
Prenons le temps aussi pour prendre conscience que l’homme est important et qu’il est capable de dépassement, que le croyant que nous sommes, doit prendre sa place sur la terre et donner le goût de Dieu, que la vie est belle et qu’il faut s’y accrocher, que posséder n’est rien, qu’un bon compte en banque n’est pas le critère d’une vie réussie, que les corps et les esprits sont beaux, que vivre selon le Christ n’engendre pas la tristesse.
La vie alors ne sera pas triste et tant mieux … puisque chacun peut se débarrasser de tout ce qu’il croit essentiel pour vivre : gsm, ordinateurs, tablettes, gadgets, possessions, le tape-à-l’œil, le paraître tout en restant branché…autrement !

Daniel Deschrijvere

Avant qu’il ne soit trop tard !

Vous vous étonnerez sans doute de trouver en page 9 de ce bulletin une rubrique dont il ne subsiste que le titre, tandis que son contenu se limite à une page blanche. N’y voyez ni une erreur de l’imprimeur, encore moins une facétie de l’équipe de rédaction mais bien une volonté délibérée de sa part.
Le sens de cette démarche particulière demande quelques mots d’explication. Le décès de Pitou laisse cette suite d’échos qu’il rédigeait mensuellement bien orpheline. Il l’avait créée et y mettait un soin tout particulier.
Nous savons l’intérêt qu’y portaient les lecteurs dont certains nous ont même confié qu’ils s’empressaient de la lire en priorité. Aussi avons nous considéré lors de notre dernière réunion que «Râlons…mais aussi Alléluia» devait être maintenu. Pour honorer la mémoire de son créateur d’abord.
Mais certainement aussi pour satisfaire tous ceux d’entre-vous qui apprécient ces échos locaux. Il n’entre certes pas dans nos projets de rééditer l’appel du pied matérialisé par cette page blanche. Nous y mettons toutefois un préalable en formulant le souhait à quiconque de se montrer attentif aux petites nouvelles récoltées intra-muros ou d’autres plus «officielles» touchant notre quotidien.
Il suffira de les faire parvenir à l’équipe, peu importe la méthode d’envoi. Elle ajustera le tout. Ce ne serait qu’un pis aller car nous souhaitons qu’un de nos lecteurs se propose de prendre, à sa manière propre, le relais de Pitou en envoyant chaque mois à la rédaction un produit fini qui bien entendu, respectera le Code de Bonne Pratique paru dans le numéro de novembre. Toutes les propositions à cet égard seront les bienvenues.
Ce service rendu au bulletin et à ses lecteurs ne manquera pas d’être apprécié à sa juste valeur.
Le départ de Pitou nous a tous émus tant il comptait parmi les figures incontournables de Pacem in Terris.
La foule qui se pressait dans l’église Notre Dame de Laeken, comble pour lui dire un dernier adieu, en donna une preuve éclatante. La mort de notre ami vient aussi nous interpeller.
A des degrés divers bien entendu. Permettez toutefois de relever l’un d’eux qui concerne l’ensemble de notre organisation. Il s’agit d’un souci majeur que nombre de lecteurs ne désavoueront certainement pas.
Ainsi je vous invite lors de la parution fréquente de la liste des équipes à vous livrer à une rapide enquête.
Attachez-vous à donner un âge aux noms qui y figurent. Et cela fait, relevez le nombre d’équipes en tête desquelles ils apparaissent. En d’autres mots de combien de «casquettes» sont-ils coiffés ?
Ne vous étonnez pas si, en conclusion de cet examen, le mot de «gérontocratie» vient à l’esprit pour qualifier la tendance générale. Et donc de relever que la grande majorité des équipes constituant Pacem in Terris semblent bel et bien pilotées par des personnes âgées.
Ce constat étant posé, le moment viendra pour, impérativement mais aussi de façon responsable, penser à l’avenir car se voiler la face ne servirait qu’à écrire le mot de la fin.
Nous sommes tous concernés par le problème et le résoudre s’impose comme une évidence qui prend même un caractère urgent. Avant qu’il ne soit trop tard!

Claude Eugène

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Retrouver le chemin de Vie

Dans les deux précédents bulletins, Daniel et Claude nous invitaient à aller voir de l’autre côté de nous-même et à oser accomplir un premier pas. Et l’Epiphanie nous a provoqué à l’aventure, à suivre l’étoile, à chercher Dieu.
Tout sauf du sur place ! Pas de répit. Voici le Carême.Convertis-toi et crois à l’Evan- gile !
C’est ce que nous entendrons au moment de l’imposition des cendres.
Change ton cœur et laisse toi habiter par l’Evangile ! Il n’y a pas si longtemps, nous célébrions Noël et l’Epiphanie et nous voici déjà au début du Carême.
Cela fait beaucoup Seigneur ! Un peu de calme ne ferait pas de tort … Vive la tranquillité !
C’est vrai que beaucoup de choses se bousculent autour de nous. Nous sommes choqués, meurtris par la violence, l’injustice et les valeurs qui s’étiolent.
Et nous nous sentons tellement démunis face à tant de problèmes à résoudre … Qu’y pouvons-nous ?
Eh bien justement, le premier geste qui sauve en ce début de Carême, ne serait-il pas de prendre le temps de se (re)poser, de faire un interlude pour prendre de la distance avec ce qui fait le quotidien de nos vies, nos habitudes,
le brouhaha du monde qui nous environne, pour descendre en nous-même, faire le point et réajuster nos comportements avec ce qui, pour nous, est important ?
Et ce moment de calme pourrait alors devenir un vrai moment de vie, un moment de vérité avec nous-même, un point de départ pour une vie plus authentique et signifiante, délivrée des milliers de choses qui nous encombrent.
Et puis, nous pouvons faire confiance à la vie et au monde qui nous entoure.
Nous allons repartir de plus belle par la suite. Mais peut-être que nous aurons retrouvé alors un peu plus de lucidité et de profondeur, davantage de sérénité et de bienveillance avec nous-même et les autres, un temps propice pour être à l’écoute de Dieu.
C’est sans doute cela retrouver le chemin de vie, celui que nous chuchote le Seigneur, en nous proposant entre autres, pour nous aider tout au long de ce chemin, la prière, sa Parole vivante, le partage fraternel, l’engagement pour la paix et la justice, avec comme engrais naturel et vivant l’amour pour nos frères et sœurs, quels qu’ils soient.
Retrouver le chemin de vie, n’est-ce pas donc aussi aller voir de l’autre côté de nous-même en accomplissant un premier pas sous le regard de Jésus ?

Paul Breda

Un premier pas...

Zone de transit, aéroport Atatürck d’Istanbul, 4 octobre 2015. Une foule bigarrée envahit les espaces réservés aux voyageurs en attente dont un grand nombre porte une tenue blanche.
Elle témoignait que celle ou celui qui la porte venait d’accomplir le dernier pilier de l’Islam, le pèlerinage à la Mecque, le Hadj. Ces voyageurs, des seniors pour la plupart, formaient des petits groupes devisant paisiblement.
Depuis un moment, je percevais quelques signes de nervosité parmi nos compagnons d’un beau voyage.
Il ne fallut pas attendre bien longtemps pour qu’une dame ne s’écrie: «Vous voyez ce qui nous attend!».
Un monsieur qui, ces derniers jours, avait déjà tenu des propos en disant long sur sa tolérance, maîtrisait difficilement sa colère. L’affaire fut loin de s’arranger au moment de l’installation dans l’avion vers Bruxelles; le blanc ne passait pas inaperçu… Comble d’ironie, notre homme se vit attribuer comme voisin de siège un pèlerin âgé serrant contre lui un Coran. Pas question de solliciter une autre place, l’A320, affichait complet.
Je pressentais l’incident en cours de vol. Il ne vint cependant pas.
Au contraire car, après de timides approches, je surpris ces voisins improbables réunis dans des échanges qu’ils agrémentaient de grands sourires… Des petits pas sur un bout de chemin qu’aucun d’eux ne s’imaginaient pouvoir réaliser. Les événements dramatiques qui endeuillèrent l’année 2015 nous poussèrent parfois à soupirer «à quoi bon…». Il y eut pourtant des humains «phares» dans la tempête; ils tracèrent des voies vers la réconciliation.
Il y eut le père d’Ismane Jarfi, ce jeune homme victime de la folie homophobe.
Malgré sa souffrance et tout rejeter, il créa une association portant le nom de son fils pour semer la tolérance parmi ceux qui la rejettent. Ou encore Ismaël Saidi (l’auteur de la pièce Jihad qui fait un vrai «tabac», 40.000 spectateurs, un nombre sans doute déjà dépassé).
Son livre «Les aventures d’un musulman d’ici» est un vibrant plaidoyer, éclatant de vie et d’humour, en faveur d’un vivre ensemble fondamental. Et encore, il y eut en TV l’ultime émission « Noms de dieux». Edmond Blatchen y avait invité Latifa Ibn Ziaten, la maman d’Imad, le militaire français mort sous les balles de Mohamed Mehrat.
Cette grande dame ne s’est pas barricadée derrière la haine. Elle alla vers les racines du mal, les lieux de vie du terroriste. Il fallait le talent de ce présentateur pour faire de cette rencontre un moment d’une intensité rare.
A son issue une interrogation surgissait: n’ai je pas, moi aussi, ma part à prendre? L’année passée, un membre de ma famille écrivait ces vœux: «Menaces d’orages forts? Sortirons-nous la tête haute pour affronter les rafales ? Là où nous sommes nous le déciderons à l’image de la lumière née un 25 décembre et toujours en marche pour une année fraternelle et solidaire».

Claude Eugène

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De l’autre côté...

De l’autre côté de moi, j’ai rendez-vous avec un autre.
De l’autre côté de moi, celui que je ne connais pas. Il est toi, il est moi, il est nôtre, il va venir et je l’attends, il a les yeux d’une rivière, il ne compte jamais le temps qu’il met tout devant derrière.
Les étoiles ont un jardinier qui me dira où il demeure.
Je l’attendrai sous le figuier et nul ne sait ni le jour ni l’heure.
Il va venir comme la faim. Il n’est pas né dans une église. Il sert la paix comme du vin et chacun en boit à sa guise. Il va venir quand vient la nuit, enfant de paille, enfant de sable.

Il ne fait jamais aucun bruit, il entre toujours par l’étable. Il est toi, il est moi, il est nôtre… Jean Debruynne

A ma naissance je ne suis pas arrivé sans rien, ni tout neuf. Il m’est difficile de l’accepter, mais je n’avais pas tous les possibles ; j’étais déjà façonné, marqué, imprégné, orienté.
Pourquoi dès-lors parler d’égalité des chances alors que nous savons bien que tout était déjà « programmé ».
A ma naissance, de par mes parents, j’étais déjà habité, cultivé, éduqué. Avant même d’entendre, j’avais déjà entendu dire. Avant même de vivre, j’étais déjà dans un savoir-vivre, j’étais précédé.
Je suis arrivé dans une parole, sur Dieu et sur l’Homme, sur les choses et sur le monde.
Je me suis fait une place dans cette parole. Je me suis glissé dans ce déjà-là.
Mais dans ma vie, ce déjà-là peut être miné, meurtri, blessé, découragé, usé…
C’est alors qu’a surgi une Parole émerveillée…
Inspiré d’un texte de Jean Debruynne

Daniel Deschrijvere

TRACES…


Une armoire du studio renferme, bien rangés comme à la parade, une suite de classeurs. Leur contenu a son importance car ce n’est rien d’autre qu’une part de notre histoire.
Les bulletins y sont conservés, depuis les premiers numéros qui, au début de Pacem in Terris, tenaient en en une
feuille ou deux jaunies par le temps et «stencilées» avec les moyens du bord.
Et cela, sans interruption de la série, jusqu’à l’exemplaire que vous tenez aujourd’hui entre les mains.
Presque une histoire de l’évolution de l’impression en un demi siècle.
Ouvrons l’un de ces classeurs et feuilletons au hasard.
Très vite une impression se dégage. En effet, dès les premiers balbutiements de cette communauté naissante, il saute aux yeux que le souci des rédacteurs se portait sur une orientation première: coller au plus près à ce qui se passe dans la (ou les) tente(s) et ensuite dans le bâtiment dont le bulletin ne manquera pas de suivre les étapes de la construction. Ainsi, au fil des années consultées, l’incessante poursuite de cet objectif permet de se faire une certaine idée en 50 ans, ou presque, de la vie d’un groupe.
Certes, dans ce parcours, tout ne fut pas linéaire ; on y trouvait dans les échos rapportés parfois un peu de tout, sans que cependant la ligne de conduite générale ne s’écarte de la priorité donnée au vécu.
La nouvelle équipe de rédaction, en suivant cette voie, n’invente donc rien, mise à part l’adhésion à l’esprit défendu par le projet «Pitagora» dont nous avons déjà souligné l’importance.
Evidemment cette «ligne rédactionnelle» ne cherche guère la facilité et a ses exigences dès lors qu’elle cherche à donner mensuellement une photographie la plus fidèle possible des événements vécus ou à vivre intra muros.
Et cela dans ses deux aspects «cultuels» et «culturels», ces termes devant être compris dans leur sens le plus large. Exigence aussi car cette même ligne ne peut se concevoir sans l’intervention du plus grand nombre.
Ou, pour faire bref, que tout soit «fait maison».
A ce propos, l’archiviste des temps futurs qui se plongerait dans l’étude scientifique de ces classeurs ne manquera pas de relever qu’apparaît de façon récurrente un appel à des articles rédigés par les lecteurs.
Rien n’a décidément changé au cours de ces années car, aujourd’hui encore, les plumes demeurent paresseuses.
Le problème va même s’aggraver sous peu ; Patricia terminera en décembre le compte-rendu, commencé dans
le numéro de septembre 2014, d’un voyage en Inde sur la trace de nos pionniers.
Et, conjointement, Victor mettra fin à la série des «Cela s’est passé près de chez vous» qui débuta en janvier 2013.
Qu’ils soient remerciés pour ces intéressantes rubriques dont l’absence créera un vide qu’il faudra combler si l’on veut que le bulletin tienne le cap.
La poursuite de cet objectif sera rendu plus aisé, nous l’espérons du moins, grâce au «Code de bonne pratique à l’usage des collaborateurs du bulletin» que vous lirez en page 7.
Nous l’avons mis sur le métier il y plus d’un an et, en interne, il a fait l’objet de plusieurs ajustements.
Mais, je ne vous apprends rien, un code souffre du même défaut que les produits informatiques : au moment où ils apparaissent ils sont déjà dépassés…
Il évoluera donc sans doute encore.
Ainsi, le «Pitblad» continuera à remplir au mieux le rôle qu’il s’est fixé depuis ses premières pages, celui d’être un outil fidèle au service de Pacem in Terris.

Claude Eugène

La rentrée pastorale : en faire sa fête !

Ceci est un appel à la mobilisation ! Tous les adhérents, tous les sympathisants, tous les actifs devraient se sentir invités à combattre pour la cause de l’Evangile.
L’usure du temps a atteint tous les rouages d’une organisation séculaire. Mais il n’y a aucune vraie raison de se désoler : j’y verrais plutôt un appel d’En-Haut à réveiller ce qui se serait endormi.
Ne serions-nous pas l’équipage et les passagers d’un bateau qui va quelque part mais sur lequel peu prennent le temps de connaître celles et ceux avec qui il vogue ?
Et pourtant cet esquif a pour tâche de prendre à son bord les naufragés d’une humanité à la dérive.
Comment nous rendre utiles face aux avis de tempêtes (tempête écologique, tempête économique, tempête migratoire, tempête conservatrice, …) ?
Certainement pas en laissant faire… Tâches imposées
Dans toutes les Unités pastorales de Bruxelles, les hommes et les femmes, nommés par le Vicariat à une tâche précise sur un territoire donné, ont reçu mission d’adapter le chemin de l’initiation chrétienne (la catéchèse d’accompagnement) à l’évolution des mentalités.
Il ne s’agit plus d’enseigner le dogme ou le mystère mais d’éveiller, dès que possible, l’enfant (et les parents) au ressenti d’une présence bienveillante : Dieu est un Père qu’il faut cesser de craindre.
Ce qui est proposé : en partenariat avec Jésus, travailler à rendre le monde mieux humain.
Dans une Ville devenue multiculturelle, alors même que la pratique des rites religieux chrétiens diminue, une seconde mission échoit aux ‘nommés’ : agir pour que chaque Unité pastorale devienne la paroisse de demain.
Si nous ne faisons pas par nous-mêmes les adaptations nécessaires, l’autorité civile –qui est aussi le pouvoir subsidiant- nous l’imposera.
Tâches pour tous. Jamais une Institution ne se réforme par le sommet sinon en dictature.
Cela vaut aussi pour notre Eglise. Même si l’impulsion vient de plus haut, sans l’écoute de la communauté de base, le renouvellement nécessaire ne se fera pas.
Dans notre Unité, depuis douze ans, des assemblées, des concertations, des regroupements ont eu lieu.
En janvier dernier, il y a eu, à La Pairelle, un WE de rencontre et de réflexion entre les membres des équipes pastorales et les catéchistes.
Fin de ce mois d’août, une autre rencontre de ‘témoins’ du vécu local s’est tenue.
Son objectif : ‘Avec les moyens que nous avons, avec les qualités des personnes engagées, comment adapter notre outil aux réalités de terrain ? Comment assurer un avenir à l’UP Laeken-Est ?’
Pas de stress mais le lancement d’une réflexion qui doit s’élargir au plus grand nombre.
Pas de défaitisme, mais un acte de foi envers le divin employeur de tous. « C’est ainsi que nous sommes.
Nous plantons des graines qui un jour pousseront. Nous arrosons les graines plantées, sachant qu’elles portent en elles la promesse du futur.
Nous posons des fondements qui devront être élevés. Nous fournissons le levain qui produira des effets bien au-dessus de nos capacités.
Nous ne pouvons pas tout faire, et le comprendre nous apporte un sentiment de libération.
Cela nous permet de faire quelque chose, et de le faire bien. » Ces mots de Mgr ROMERO ont soutenu les trois heures de débat en petites cellules.
Avant un repas fraternel, ce groupe a cherché comment mettre en place, comme une fête, la rentrée pastorale de l’UP , fixée au 4 octobre, autour et dans l’église des Saints Pierre et Paul.
Pour s’y mettre, il faut se connaître et s’apprécier. L’équipe des ‘nommés’ n’a pas d’agenda secret.
Le Pape François invite à faire signe : notre corne de brume sonne clair en ces temps obscurci.
L’apôtre Jacques écrivait déjà, il y a 1985 ans : ‘Ne vous contentez pas d’écouter la Parole, mettez-là en pratique !’… Quelle valeur aurait la ‘messe’ s’il n’y avait pas de pratique de la charité ?
Même si le projet de Dieu – une seule humanité, heureuse et fraternelle- nous dépasse par son ampleur, rien ne nous empêche de nous y mettre tous et de tout faire autrement que hier pour implanter dès aujourd’hui ce qui grandira demain !

Marc Scheerens