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Vivre ensemble, un défi pour notre rentrée…

Comment pourrions-nous rester insensibles à toutes les nouvelles reçues durant ces deux mois d’été ?
Le rythme de ces derniers jours de vacances nous aurait-il rendus plus attentifs à ce qui se passe dans le monde et autour de nous ? Quelle sera notre attitude face aux informations envoyées de toute part, qu’elles soient politiques, culturelles, cultuelles ou sociales ?
Chaque homme est un monde à soi ; il vit, sent, pense et réagit d’après son monde propre, dont le centre profond me demeure toujours étranger !
Les hommes se créent presque nécessairement des ruptures, frictions et collisions.
C’est seulement si je comprends que l’autre est « autre » et si je suis disposé à pardonner que « vivre ensemble » sera possible. Le vivre ensemble, c’est ce que je vous propose comme défi pour cette nouvelle année pastorale.
L’exemple frappant en ce début d’été, prouvant que tout est possible, c’est notre équipe nationale de football !
A l’image de ces jeunes joueurs, nous pouvons reprendre espoir pour notre avenir.
Cette équipe qui a rassemblé toute une population jeune et moins jeune, d’origines et de religions différentes, tous derrière ce drapeau belge que nous avons vu fleurir sur les façades comme jamais, sans doute depuis notre libération ! Nouvelle année pastorale, nouveaux défis et nouveau départ sur le chemin de la catéchèse… que nous préciserons dans les prochaines pages communes.
Nous pourrons aussi faire le bilan de nos deux ADAL, et sensibiliser davantage ce goût du partage, de la prière, de la compréhension de la Parole.
Tous les baptisés peuvent être appelés à présider de telles assemblées.
Leur apprentissage ‘sur le tas’ est nécessaire. Avec ou sans prêtre, Christ est présent là où deux ou trois s’unissent en son nom et mettent en œuvre ‘le Royaume’, une terre de liberté, d’écoute, de partage et de fraternité.
Poussé par ce désir, je vous souhaite une bonne rentrée, qu’elle soit scolaire, professionnelle ou autres.

Daniel Deschrijvere

Confidences...

Le bulletin que vous tenez en mains n’est pas né d’hier; son histoire remonte aux origines mêmes de Pacem in Terris. Depuis le début, ses rédacteurs ont veillé à ce qu’il reflète la vie et donc les changements survenus dans l’évolution de ce groupe qu’on qualifia de «communauté», terme qui, il faut le souligner, n’a rien de religieux.
Aussi y ajoutèrent-ils souvent le qualificatif de «chrétienne». En septembre prochain il y aura déjà un an qu’est parue la nouvelle présentation du bulletin née du projet PITAGORA.
Un coup d’œil dans le rétroviseur nous révèle que ce projet commença à dessiner les contours d’un changement dans le paysage. Pour faire bref, il y eut tout le chemin parcouru qui déboucha sur ce terme pas si barbare que cela en fait. L’évolution de la société et de notre environnement devait impérativement donner une nouvelle impulsion à l’esprit de Pacem in Terris pour pérenniser l’avenir.
Et pour cela, en s’aidant des moyens techniques actuels, permettre à quiconque de trouver chez nous ce qu’il cherche, un lieu de culte pour certains, mais pour tous un lieu de rencontres, un lieu d’accueil, de dialogue et d’écoute dans le respect de nos valeurs premières.
A l’annonce du déménagement de Christian Delvaux qui s’était engagé à porter le bulletin jusqu’à son numéro de juillet 2013, une cellule «communication» fut constituée.
Elle dessina les bases d’une présentation nouvelle du bulletin qui devait fixer le cadre du projet Pitagora.
Et d’emblée il fut entendu qu’elle serait supportée par un graphisme invitant à la lecture et donc, à cet égard,qu’il serait fait appel aux compétences locales. Il faut souligner que les personnes sollicitées pour tenter l’aventure répondirent toutes par l’affirmative.
Et l’on trouva Bernard François à la conception, Annie Wisemberg à la réalisation, Marc Wattel à la mise en ligne et Jocelyne Toth comme secrétaire à la chasse aux articles et à la relance de leurs auteurs.
L’armature technique de l’équipe bulletin était ainsi constituée. Elle se compléta de Nathalie Borremans qui représente l’équipe pastorale locale, Gilbert Amerlynck l’éditeur responsable et l’auteur de ces lignes pour le conseil d’administration de l’asbl. Mais très vite l’accident de Bernard vint hypothéquer le devenir de la belle construction.
Heureusement durant la longue immobilisation du blessé, Annie put compter sur l’aide de Laurent Parisel qui étudiait précisément le logiciel choisi par Bernard et sur celle d’Eric Deschrijvere qui l’avait utilisé à titre professionnel.
C’est ainsi que, bravant tous les obstacles, sortait, comme promis, dans les temps,début septembre, le bulletin dans sa nouvelle tenue. Sachant qu’il faut toujours remettre sur le métier, il faut dire et redire que la belle robe ne suffit pas; encore faut-il que le contenu soit à l’avenant. Tous les lecteurs doivent se considérer comme étant parties prenantes.
Il faut dire et redire qu’il n’est pas la chasse gardée de quelques-uns pas plus que l’un ou l’autre ne détient le monopole de certaines rubriques. Sa diversité attendue et souhaitée dépend de vos plumes multiples qui tardent parfois à sortir de leur étui. Ces collaborations justifieront alors en outre pleinement l’étiquette de «communauté vivante» que d’aucuns nous attribuent volontiers.
Profitez donc du soleil d’été (ou de ses jours de pluie c’est selon…) pour, à votre tour, tenter l’expérience.
Et vous découvrirez une autre façon de vous mettre au service de tous.

Claude Eugène

Pas de vie chrétienne sans engagement

Tel est le titre d’un article paru dans le magazine « l’Appel » de ce mois de mai dernier.
Et l’offre des engagements et services ne manque pas, me direz-vous ! Oui, mais dans notre communauté, la population des «  engagés  » en place, commence à s’essouffler…
Ce n’est pas un essoufflement voulu, mais bien le résultat d’un âge « certain » qui commence à faire savoir (par les artères et d’autres maux) qu’une jeunesse n’est pas éternelle ! Les «  bonnes volontés  » de remplacement sont encore trop timides à se manifester, me semble t-il…
Que ce soit pour les lectures, lors des liturgies dominicales, la maintenance du bâtiment et son entretien (rappelés dans l’éditorial du mois dernier), le renouvellement prochain de l’équipe pastorale, la représentativité locale auprès de l’Unité pastorale, la réponse des candidats pour préparer une ADAL, … et j’en passe.
Soyons pour notre temps, des éducateurs spirituels qui conduisent à l’essentiel !
Aller à l’essentiel de sa foi, avec tous les défis que comporte notre mission. Nous nous posons tous, un jour ou l’autre, la question : quel est mon don, ma place, mon rôle, mon service dans la communauté que je fréquente  ?
Et nous finirons par avoir une conviction  : ce que nous ressentons - et exprimons parfois - serait un appel, une vocation  à mettre en œuvre !
Soyons attentifs les uns aux autres pour nous aider mutuellement à discerner nos dons et la place où le Seigneur nous veut. Chacun à sa place, ne cherchez pas à imiter personne, à faire comme personne.
C’est à vous qu’il appartient de trouver votre façon de servir Dieu, avec votre Eglise, dans la situation qui est la vôtre.

Daniel Deschrijvere

Devant tous, je m’engage!

La lettre de Cécile Van Geert parue dans le bulletin d’avril dernier m’interpelle.
Tourner le dos depuis un demi siècle à une vie qui s’annonçait confortable à tous égards et partir au loin, dans un hôpital africain en devenir, et y mettre son diplôme de médecin au service d’une population souffrante.
Y demeurer aussi tout en s’y engageant sans compter. Alors, toutes proportions gardées s’entend, me revient en mémoire un épisode toujours intense vécu durant mes années scoutes.
Nombreux sont ceux qui l’ont connu à leur tour. Et le vivent encore dans le scoutisme d’aujourd’hui même si, bien sûr,
ce moment privilégié a subi les liftings que les époques réclamaient.
J’évoque ici la cérémonie des Promesses. Je revois la troupe réunie qui, avant de se retirer, chantait
«Devant tous, je m’engage». Comme un sceau indélébile ce qui fut prononcé alors marquait souvent à vie.
Car l’engagement annoncé ne relevait pas d’un folklore qui deviendrait suranné avec le temps.
Il constitue toujours, bien au contraire, l’un des rouages qui rend harmonieux le «vivre ensemble» de notre environnement social. Et le bénévolat en est l’un des plus beaux outils. (Je vous invite à relire l’article que Sophie Van Stratum y a consacré dans le bulletin de mars).
Qu’en serait-il, en effet, sans les multiples engagements qui assurent le bon fonctionnement de notre maison Pacem in Terris? Les activités y foisonnent, toujours portées par un véritable courant d’amitié.
La relève prend petit à petit sa place au grand soulagement des anciens.
Mais le processus en cours ne peut s’interrompre car, étrangement, l’oubli semble frapper le secteur du bâtiment.
Les gros travaux sont en voie d’achèvement mais les tâches d’entretien subsisteront.
Ne serait-il pas souhaitable d’en décharger les têtes blanches à qui, je ne sais pourquoi, semble confié le monopole de tout ce qui concerne la maison, sa propreté et l’évacuation (souvent après tri) des déchets nés des activités?
L’équipe construction, il faut s’en persuader, devra impérativement se renforcer par des apports plus jeunes.
Les accidents de santé de certains ont considérablement réduit leurs activités tandis que sous peu d’autres,
atteints par la limite d’âge, ne bénéficieront plus de l’assurance accidents limitée à 75 ans !
Pourquoi enfin faut-il toujours «implorer» nos dames pour jouer au corps de ballet lorsque la salle requiert un nettoyage. Sauf erreur, ce ne sont pas celles qui participent aux messes dominicales qui l’ont souillée.
Pourquoi doivent-elles faire fi de leurs maux récurrents ( bien que cachés sous une allure trompeuse… )
et y aller à grands coups de serpillières ?
Pacem in Terris tient sa longévité de ses engagements multiples, intra et extra muros.
Y renoncer obligerait à se tourner vers des services extérieurs qui ne tarderaient pas à mettre en péril son existence même.
Et puis si, pressée par les circonstances, elle devait y recourir, ne perdrait elle pas une grande partie de son âme ?

Claude Eugène

En route pour la résurrection…

Pourquoi faut-il aller chercher les traces de l’avenir chez les non-croyants ?
Et pourquoi les croyants confondent-ils trop souvent leur Foi avec la mémoire de leur dogme et de leur tradition ?
Pourquoi les croyants ne trouvent-ils leur certitude que dans leurs souvenirs ?
Quand nous cesserons d’être d’ici, nos traces d’une marche en avant seront plus nécessaires pour donner le sens de la vie que la trace de nos actions passées…
Profitons de cette marche vers la résurrection pour refaire cette route vers le Très-Haut et y laisser des pas de tendresse et d’amour.
Nous avons tous, nos faiblesses et nos doutes, à chacun d’en évaluer la teneur et de demander à Dieu son aide pour que nous puissions poursuivre notre chemin vers notre résurrection et vers notre avenir.
« Mon Dieu, dis-nous qu’ il est temps de réveiller la fête, non pas les fêtes d’autrefois, celles que nous sortent les souvenirs de nos tiroirs à mémoire, mais celle qui vient de ton geste , la fête pour un avenir offert, la fête du merci pour notre Pâques à venir ! » Pâques devrait être la mort traversée !
Pour nous, ce jour-là, la mort est morte...
Que belle soit votre JOIE d’y croire !

Daniel Deschrijvere

La boulangerie était fermée…

50 ans déjà! Autrefois on n’en voyait guère dans les rues de nos villes.
Mais le 17 février 1964 d’abord, à la faveur d’une «Convention de recrutement de main-d’œuvre» signée entre la Belgique et le Maroc et quelques mois plus tard, le 16 juillet de la même année, une seconde avec la Turquie,, arrivèrent chez nous des personnes différentes par la culture et la religion.
Notre pays connaissait le plein emploi et différents secteurs de son économie avaient un besoin urgent de main-d’œuvre. Ces travailleurs s’installèrent dans des habitats souvent vétustes et, bénéficiant du regroupement familial, y firent venir femme et enfants restés au pays. Cette population se fondait dans la masse tant elle avait le souci, en n’épargnant pas sa peine, d’assurer un avenir décent à ses enfants.
Les grands chantiers bruxellois entraînèrent leur lot d’expropriations avec pour conséquence que l’immigration, marocaine essentiellement, quitta les environs de la chaussée d’Anvers et commença à grignoter les abords de Laeken.
Le vieux Molenbeek était déjà saturé, tout comme Schaerbeek et St-Josse occupées majoritairement par les ressortissants turcs. Entre-temps tous ces travailleurs avaient obtenus la nationalité belge.
Les familles, souvent nombreuses, se constituaient et devinrent plus visibles dans leurs vies quotidiennes.
Et la seconde génération qui suivit s’affirma de plus en plus dans sa «belgitude» tout en gardant plus ou moins vivantes les traditions héritées des parents. Comme tant d’entre nous, quelques uns d’entre eux éprouvèrent le besoin de quitter des quartiers encombrés et achetèrent un bien à Beauval…
Voilà pour l’historique succinctement brossé et donc très schématique. Alors interrogeons-nous, voulez-vous.
Comment réagissons-nous envers ces compatriotes, quand même un peu différents?
Une analyse objective ne pourra que conclure à un manque de distanciation que nous avons tendance à prendre face à des réflexions, trop souvent désobligeantes à leur égard.
Il faut se rendre à l’évidence: nous ne sommes pas immunisés contre le racisme ordinaire et ses amalgames, mère de toutes les dérives, qui nous collent à la peau. Il suffit de tendre l’oreille dans ce qui se dit en rue, voire même à l’occasion de l’une ou l’autre rencontre dans notre bâtiment ou ailleurs; rares sont celles durant lesquelles, à un moment ou l’autre, ne jaillissent une blague ou une remarque désobligeante, voire même injuste à l’égard de ces belges, dont les parents, voire déjà les grands-parents, répondirent, il y 50 ans à l’appel des gouvernements de l’époque et collaborèrent à notre bien être.
Dans le bulletin de janvier, Marc Scheerens évoquait dans ses vœux 5 chantiers qui se présentaient à nous et terminait par celui de la bienveillance.
Ne serait-il pas de bonne guerre de l’étendre à ceux qui en sont privés? A défaut, nous risquons fort de nous trouver dans la situation des villageois de la célèbre saynète du grand Fernand Raynaud.
Ils furent bien marris en constatant, un jour, que «l’étranger» qu’ils n’arrêtaient pas de fustiger par leurs incessantes railleries avait mis la clef sous le paillasson.
Celui qui se voyait reprocher de «bouffer le pain des français» était le seul boulanger du village…

Claude Eugène

« Aimer à en perdre la raison…
Aimer à ne plus savoir qu’en faire … »


Telles furent les paroles d’une chanson que j’ai choisies pour débuter ce mois de février.
Un mois un peu particulier, puisque certains fêteront dans une quinzaine de jours la fête des amoureux.
Ce ne seront pas les occasions qui auront manqué de démontrer notre « attachement » à notre conjoint(e), enfants,
petits-enfants, amis, avec toutes ces fêtes et rencontres de fin d’année.
Bien sûr, ces temps forts sont importants, mais je trouve qu’aimer au quotidien est encore plus fort !
On peut aimer avec ou sans paroles, au jour le jour. Le dire avec le sourire, avec un geste de réconciliation, une poignée de mains, un mot d’estime, une tape sur l’épaule, une étreinte spontanée, un baiser, une lueur dans les yeux.
Qu’on se le dise avec mille petites attentions tous les jours à nouveau.
Pas toujours facile d’aimer « à ne plus savoir qu’en faire », se contenter de regarder avec amabilité et gentillesse des gens qui m’entourent. Aimer pour moi, c’est aimer tous les hommes.
C’est en premier lieu être accueillant pour chaque homme que je rencontre sur mon chemin.
Tout doit se faire spontanément, rien ne doit être forcé.
Aimer c’est aussi se réconcilier avec la vie, s’accommoder de mon travail, des gens qui m’entourent, de leurs défauts et imperfections et des miens ! Se contenter de ce que j’ai, de mon visage que je n’ai pas choisi mais que je peux rendre agréable en détendant ma bouche par un sourire et en montrant le meilleur, le plus aimable de moi-même.
Et pour vous, aimer, c’est quoi ?

Daniel Deschrijvere

Comme une empreinte génétique…

La "ligne du temps" proposée à l'assemblée Pitagora d'octobre devint, pour qui voulut s'y impliquer, le cadre à suivre afin de fêter joliment Noël ensemble.
Et puis, en voilà parmi nous qui, discrètement, se mettent à l'ouvrage. Ils ne répandaient pas une onde de choc bousculant tout en mettant à mal même les plus aguerris.
Ce furent des petites choses à la portée de chacun, même si les doigts imaginatifs et habiles se réserveraient la touche finale. Et l'on vit des feuilles d'alu se passer de mains en mains pour, les jours suivants, entourer des cadeaux fictifs.
Rien en tout cela que de très ordinaire susurra peut-être le grincheux de passage!
Pas si banal que cela quand même lorsque des boîtes habillées de reflets d'argent commencèrent à s'accumuler.
Comme les idées qui, se mêlant les unes aux autres, arrivèrent au résultat forçant l'admiration de quiconque poussa la porte du bâtiment. Nombreux sont ceux qui l'ont voulu.
Ils ne se sont perdus en vaines considérations; ils s'y sont mis… Le temps entourant le passage à l'an neuf est souvent révélateur d'une volonté responsable.
Celle qui refuse de se contenter de déplorer mais remplace le "ils" (ou le "on) par le JE.
Et ce "je" s'interroge sans relâche: "que pourrais-je faire pour"?
Certes le projet débordera parfois des clous et demandera une remise sur le métier; mais son initiateur n'abandonnera pas. Le marché de Noël vient de conforter cette réflexion.
Il présentait des signes d'essoufflement. Plutôt que de s'en détourner des jeunes dames décidèrent de le repenser tout en lui gardant sa finalité caritative d'origine (l'action en faveur du "snijboontje", le restaurant social de Molenbeek que Pacem in Terris soutient chaque année, en cette période).
C'est ainsi qu'apparurent la "veillée gourmande" et le "déjeuner de Noël". La messe de Noël rassembla, sans aucun clivage, tous ceux qui aiment fréquenter le bâtiment. Et chacun y avait sa place, même si une présence ne signifiait pas adhésion fondamentale. L'assemblée y trouva ainsi une dimension nouvelle donnée à la fête qu'elle célébrait. Tous ceux qui remplissaient la salle du haut s'y trouvaient, les uns pour chanter, les autres pour accompagner les chorales avec l'instrument de musique qu'ils pratiquent, d'autres suivaient la messe pas à pas. Et, pourquoi pas, disséminé dans les travées en participant anonyme, s'y trouvait-il l'un ou l'autre présent ici, tout simplement, pour être à Noël "avec eux"… Le "vivre ensemble" n'est-il pas inscrit depuis l'origine dans les gênes de Pacem in Terris? Et il se transmet.
Bonne année pitagorienne!     

Claude Eugène

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Décembre, le mois des festivités…

Combien seulement sommes-nous à penser que le mois de décembre est le mois le plus difficile à vivre pour les isolés, les personnes malades, les sans-abris, les réfugiés… ?
Pour certains ce mois est une douleur insupportable… Et si nous voulions changer les choses, que ferions-nous ?
Si nous voulons vraiment aimer, ne devrions-nous pas sortir de notre cloche de verre ? Sortir de notre propre atmosphère et ne pas se sentir coupable de cette indifférence collective ? Pourquoi ne pas ouvrir son cœur à l’autre? Accueillir, ça ne s’apprend pas dans les livres. C’est une attitude intérieure d’ ouverture et de partage.
Avec Noël qui approche, quelque chose d’autre commence, car Dieu naît dans la nudité et il nous dit que la seule richesse c’est le cœur de l’homme.
Je vous invite à préparer votre cœur en priant, à l’ombre d’un profond silence, ces quelques mots:
“A l’approche de cette naissance, fais-nous entendre ta parole, Seigneur, et nous l’emporterons comme une nourriture. Que nos festivités soient remises à leurs justes valeurs, que ta naissance ne soit pas inutile et qu’elle soit au centre de nos familles. Que nous décidions de prendre le temps d’aimer...”
                                                                       Daniel Deschrijvere 

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À Noël, les chrétiens célèbrent la manifestation de Dieu dans la naissance de Jésus. Dieu choisit le tout petit pour venir au monde, réveiller le meilleur en l’homme et le rendre vivant au plus intime de lui-même en y libérant la compassion et le don de soi. Aujourd’hui encore, Dieu choisit ce qui est fragile en nous et dans le monde pour nous inviter à le reconnaître comme source de vie, dans les plus petits comme au coeur de nousmêmes. Noël nous rappelle qu’aimer, c’est toujours partir de nuit, vivre pour l’autre avant toute reconnaissance. Alors la vie se fraie un passage même à travers les duretés et les blocages. À la suite de Marie, des bergers et des mages, nous pouvons nous engager sur ce chemin. Dieu nous y précède. Nous sommes nombreux à prier, à partager, à vivre et à occuper l’un ou l’autre local du bâtiment de notre communauté. Ce sont là toutes des petites choses qui doivent nous inciter à cheminer encore plus intensément vers Noël, à réveiller ce qu’il y a de meilleur en nous, à le rendre vivant, à en faire don. Nous pouvons vivre ce cheminement chacun à notre rythme, personnellement ou en groupe mais nous pouvons le rendre encore plus riche en ayant le souci de l’autre. Que ce soit au travers de moments de recueillement, de moments de partage, de la décoration de notre bâtiment pour lui donner et y faire vivre cette ambiance joyeuse et festive si propre à la naissance d’un enfant, nous avons tous l’une ou l’autre richesse que nous pouvons apporter et partager. Voilà ce à quoi nous sommes tous invités. Une bonne série d’activités et de rencontres nous seront proposées sur le chemin vers Noël et au cours des jours qui suivront. Il ne tient qu’à nous d’y participer pour en faire quelque chose de riche, de joyeux, de réconfortant, … pour chacun de nous. Nous sommes tous maîtres de nos choix, mais il ne tient qu’à nous de donner à ces petits moments, qui jalonneront notre cheminement vers et après Noël, toute la chaleur si particulière à cette fête de Noël, à notre fête de Noël.

                      Marc Janssens

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Sans Visage ?

Derrière ce produit d’imprimerie, que vous tenez dans vos mains, se cachent un comité de réflexion, un comité de travail, un comité de rédaction, des rédacteurs, un imprimeur, … et tant d’autres. Le lecteur, qui fréquente le PIT, pourra se servir de la signature au bas des lignes pour personnaliser l’écrit. Mais qu’en est-il de tous les autres? Seront-ils quelqu’un pour lui, quelqu’un de précis, quelqu’un d’appréciable? Ainsi, le titre de notre édito pourrait se décliner et changer de sens au gré de quelques homophonies. Sans visage ou cent visages ? Ou encore : comment s’envisage l’avenir ? Il ne suffit pas d’écrire pour générer l’enthousiasme des autres, tous sans visage au moment de la création du texte. Il existe un préalable à la communication - orale ou écrite - : la volonté d’adhérer et de porter avec d’autres, ou d’inviter à supporter, une charge, une tâche, un objectif. En particulier, la charge commune (ce qui sous-entend un poids) de la mise en œuvre d’une société, qui puiserait ses ressources dans l’Evangile, au niveau de la vie ordinaire, s’invente et se recrée dans les rencontres de l’équipe pastorale locale. Là, autour de la table mensuelle, alimentée par la Table hebdomadaire, des hommes et des femmes confrontent leurs attentes et leurs espérances d’une terre enfin habitable par tous. Le débat, bien rythmé, où l’humour n’est pas absent, conduit à mettre en forme un objectif réalisable, qui sera proposé à l’Assemblée.Pour le dire, ils montreront leur visage à une cinquantaine de paires d’yeux (et d’oreilles) qui devront donner vie à cet objectif, chez eux et autour d’eux. Cependant, l’équipe pastorale (les adeptes de la table mensuelle) sait aussi qu’elle devrait toucher, atteindre , rejoindre, des inconnus, des demandeurs quelconques, sans visage précis. Ceux, celles qui sont susceptibles de pousser la porte en quête d’un projet à mettre en forme dans leur vie familiale ou spirituelle. Vont-ils trouver chez nous ce qui correspondrait à leurs attentes? Cette évocation de la tâche de l’équipe pastorale donne à lire sa difficulté réelle, puisqu’il faut allier à la fois authenticité, vérité et ouverture… sans avoir connaissance des personnes en demande. Et il en existe beaucoup qui ne sont pas dans l’album des visages étiquetés et répertoriés. L’éditorial bimensuel L’invitation à porter la tâche commune sera lisible dans cet outil, sous forme d’édito, tous les deux mois. A chacun de faire sien l’appel lancé et d’y collaborer. Il y aura des propositions de moments culturels pour éveiller l’émotion (visage porteur : Daniel Deschrijvere). Il y aura le souci de créer des relations avec tous les demandeurs d’une place dans l’agenda (visage porteur : Danièle Vandezande). Il y aura les appels à garder vives nos préoccupations d’équité et de justice (visage porteur : Pol Breda). Il y aura le soutien à donner à l’action pastorale qui nous relie aux deux autres communautés sœurs (visages porteurs : l’équipe des Nommés, Nathalie, Jacques et Marc). Toute l’équipe aura aussi à cœur de promouvoir des liturgies vivantes et innovantes, susceptibles de favoriser la participation optimale des membres assemblés. Appel à de nouveaux visages Demeurent des places encore vides, qui seront offertes pour élargir l’équipe et augmenter les contacts avec le plus grand nombre. Seriez-vous prêts à répondre ‘oui!’ à un tel appel ? Demain, il y aura des sorties de charge et ceux qui quitteront l’équipe le feront d’autant plus facilement qu’ils pourront confier ce petit fardeau à quelqu’un d’autre. Envisager l’avenir, ce sera aussi l’organisation d’une réjouissance pour toute l’UP, le 10 mai 2014. Un comité de circonstance verra le jour avec des bénévoles des trois lieux qui auront pour tâche de rêver la suite à donner à 10 ans d’action pastorale commune. Clé de lecture Dans sa racine latine, communiquer (communicare) comporte le mot avec (com), le mot charge (munus) et un suffixe verbal (are) qui signifie que l’action est commencée...sans avoir abouti encore parce qu’elle ne sera jamais finie, tant elle dépend d’autres bons vouloir (de même pour le verbe éduquer ou educare en latin) ! A bon lecteur : salut !

Marc SCHEERENS (pour l’EPL)